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Débattons en paix
4 janvier 2012

TVA sociale : OUI mais...

La "TVA sociale", c'est à dire plus largement l'adoption d'une assiette de calcul des charges sociales qui, enfin, arrête de désavantager les producteurs français au profit des producteurs étrangers, toutes origines confondues, difficile d'être contre. Voici pourquoi :

Effets directs :

Les recettes de la TVA, c'est plus de 175 milliards d'euros. Si on cherche à en augmenter le rendement de 20%, il suffit de 4 points d'augmentation pour la TVA à 19,6 qui resterait alors à un niveau qu'on trouve en europe. Nous rejoindrions le niveau de la Suède et du Danemark, plutôt réputés pour leur politique sociale : la "TVA sociale n'est pas si antisociale que la gauche veut le faire croire.

Si on affecte cette recette (35 milliards d'euros) à des réduction de charges, pour un PIB d'environ 1550 milliards d'euros, de combien va-t-on faire chuter les coûts de production en France ?

L'économie de 35 milliards évoquée ci-dessus représente 2,2 % du PIB. On peut donc s'attendre, à quelques détails près, à une baisse de plus de 2,2 % du coût du travail en France (plus de 2,2% car il n'y a pas que des salaires dans un PIB). Cette baisse, bien que trop faible, est plutôt favorable aux exportations.

Pour les entreprises françaises qui acceptent de répercuter cette baisse sur leur prix de vente, l'ensemble hausse de la TVA + baisse ds coûts de production nous conduit à une hausse sur le marché intérieur français, au final, de moins de 1%.

Pour les entreprises qui produisent à l'étranger, l'augmentation de la TVA joue à plein, soit +3,3%.

Effets induits

Il y aura dès lors un léger rééquilibrage au profit de la production en France, rééquilibrage ayant probablement comme conséquence une amélioration sur la situation de l'emploi, avec les conséquences positives sur l'équilibre des comptes sociaux. Un nouvel allégement du coût de travail peut en résulter assez vite : la petite hausse hausse des prix probable au démarrage de la mesure pourrait bien se traduire par une baisse des prix des produits fabriqués en France, donc en particulier des produits de première nécessité.

Autre effet induit : un rééquilibrage de notre commerce extérieur, dont la balance est fortement déficitaire, et pas seulement à cause du pétrole. Face à une hausse moyenne de 3,3% des prix des biens de consommation importés, le lancement de biens concurrents qui seraient produits en France redevient imaginable.

Tout ça, c'est bien beau, mais c'est trop tard.

On l'a vu, une hausse raisonnablement élevée du taux de TVA a un impact positif mais limité sur la compétitivité de nos entreprises. Pour que l'impact soit fort, il faut associer cette mesure à d'autres qui restent à imaginer, pour en amplifier l'effet. Un réajustement de l'Euro, à la baisse, serait le bienvenu mais il ne faut pas rêver. La BCE préfère nous voir crever que faire le choix courageux d'une politique favorable à l'emploi en Europe.

Il faut travailler sur le long terme, et la droite, avec son sarkozisme suicidaire, n'a plus le temps. Cette mesure, aussi pertinente soit elle, sera abandonné après les élections en cas de très probable victoire de la gauche..

Si par miracle, la droite gagne les élections de 2012, j'espère quelle aura le courage de tenir ses promesses de 2007.

 

 

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