Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Débattons en paix

20 octobre 2023

Vers une guerre mondiale ?

Le 7 octobre dernier, le Hamas est entré en Israel. Pas pour un acte de guerre, encore moins pour un acte de "résistance" comme le dit stupidement Danièle Obono. Mais pour un lâche massacre de civils, motivé par un racisme violent et aveugle.

La "Résistance", en France, ne s'est jamais attaquée à des civils non engagés. Oui, elle s'est attaquée à des membres (civils) de la milice, à des fonctionnaires de police trop obéissants face aux exigences nazies, mais elle ne s'est jamais attaquée, par exemple, à des enfants ou des conjoints d'officiers allemands, de miliciens.

La Résistance française était un mouvement de résistance. Le hamas est un mouvement sans honneur, sans grandeur, sans humanité.

Le 17 octobre 2023, une explosion détruit l'hôpital Al-Ahli, dans la bande de Gaza. Immédiatement, sans réflexion, sans analyse, les condamnations pleuvent sur Israël.

Pourtant, selon une personne interviewée sur France info, mercredi 18 octobre vers 14h35, la chaîne Aljazeera a donné en direct la preuve de l'innoncence d'Israel : selon cette personne, à l'heure même où l'explosion survenait sur l'hôpital Al-Ahli, Al-jazeera montrait en direct les roquettes envoyées par des Palestiniens vers Israel. L'une de ces roquettes a déconné. Elle est tombée sur la bande de Gaza. Elle a explosé en touchant le sol. Dans le halo lunineux dû à cette explosion, on voit très nettement l'un des bâtiments du quatier de Al-Ahli, avec ses deux panneaux solaires. Par ailleurs, il affirme que les dégâts dus à cette explosion sont incompatibles avec ceux qu'aurait créés une bombe lancée par un avion. Les rares photos disponibles sur internet le confirment :

Hopital-Gaza-Baptiste-Bombarde-Israel-overlay

crédit photo : geopolitique-profonde.com

Visiblement, l'explosif est tombé sur un parking. Effectivement, une bombe sur ce parking aurait dû faire beaucoup plus de dégats : la tôle ondulée située à droite aurait dû êstre soufflée ; il devrait y avoir uncratère de un mètre cinquante ou deux mètres de profondeur. Il n'y est pas.

Sur Reddit.com, on voit un cratère peu large et peu profond. Même une petite bombe de 125 k aurait fait beaucoup plus de dégâts.

 

Donc Al Jazeera a donné en direct la preuve de la responsabilité unique des roquettes palestiniennes dans le drame de l'hôpital Al-Ahli.

Parmi les responsables des pays arabes, tout le monde le sait, mais personne n'osera le dire. Car l'opinion publique des pays du moyen orient n'est pas prête à accepter la vérité. Même chez nous, on se tait. Sur France-info, l'info n'est en boucle que quand elle convient à la bien-pensance d'aujourd'hui. Le témoignage du 18 octobre à 14h35 n'a pas, semble-t-il été redonné.

Jusqu'où iront-ils ? Comment s'enchaîneront les réactions, les alliances ? L'Iran, à l'origine des massacres du 7 octobre, jette abondamment de l'huile sur le feu. Les régimes arabes "modérés" se voient pris entre leur opinion publique qui, mal informée réclame vengeance pour les crimes du hamas qu'elle attribue à Israel et leur désir de paix, condition nécessaire à leur peuple.

Poutine avec l'Ukraine et les pays baltes, la Chine avec Taiwan attendent que l'occident soit suffisamment affaibli pour récupérer ce qu'ils estiment être leur bien, contrer l'avis des populations concernées. L'attaque du 7 octobre est peut-être bien le départ d'une période qui sera dramatique dans le monde entier.

J'espère que non, mais que faire ?

Publicité
Publicité
5 juillet 2023

Pollution et brulage : encore un mensonge

Vu sur le facebook de la commune de Marthod :

Nota : il ne s'agit probablement pas d'un texte d'origine martholaine, mais d'un texte de propagande que nous avons publié sans nous poser de question sur sa pertinence

«la combustion à l'air libre de 50 kg de végétaux vert équivaut à 3 mois de chauffage d'une maison chauffée au fuel ou à 6000 km parcourus avec une voiture diesel récente»

Cela vous semble peut-être bizarre ? À moi aussi.

 

Déjà, c'est une affirmation fausse car imprécise. De quelle pollution parle-t-on ?

- De la production de NOx ? Le feu ouvert, du fait des faibles températures de combustion obtenues, produit moins de NOx qu'un feu fermé. Donc ce n'est probablement pas ça.

- Monoxyde de carbone ? La remarque précédente s'applique aussi au monoxyde de carbone, plus présent à haute température qu'à basse température (principe utilisé dans les haut-fourneaux et les forges).

- Dioxyde de carbone ? Je n'y crois pas, mais allons-y pour une série de calculs

production de CO2 par la combustion de 50 kg de bois vert

Le taux d'humidité du bois vert varie de 35% à 120 % (https://www.futura-sciences.com/maison/questions-reponses/maison-differencier-bois-sec-bois-vert-2130/), donc pour 100g de bois sec, il y a entre 35 à 120 g d'eau dans le cas du bois vert.

Si on change de point de vue :
pour 100 g de bois vert, entre 74 et  45 g de bois sec

calcul avec x % d'humidité, donc 100/(100+X) x 100 g de bois sec pour 100 g de bois vert

les principales molécules du bois sont des macro-glucides de formule Cn(H2O)n
de masse molaire 30 n (en grammes par mole)

Dans 50 kg de végétaux à x % d'humidité, il y a 100/(100+X)  x 50 000 g de bois sec, soit
100/(100+X)  x 50 000/30n moles de Cn(H2O)n

1 mole de Cn(H2O)n donne n moles de CO2 après combustion :

La combustion de 50 kg de végétaux à x % d'humidité, produit donc
n x 100/(100+X)  x 50 000/30n moles de CO2, soit 100/(100+X)  x 50 000/30 moles de CO2

pour X = 35 % :
La combustion de 50 kg de végétaux à x % d'humidité, produit
100/(100+35)  x 50 000/30 moles de CO2, donc 1 235 moles de CO2, soit 54 321 g,
La combustion de 50 kg de bois vert à 35% d'humidité produit 54 kg de CO2

pour X = 120 % :
La combustion de 50 kg de végétaux à x % d'humidité, produit
100/(100+120)  x 50 000/30 moles de CO2, 758 moles de CO2, soit 33 333 g,
La combustion de 50 kg de bois vert à 120% d'humidité produit 33 kg de CO2

production de CO2 par 3 mois de chauffage au fuel

Supposons une petite maison assez bien isolée, une consommation de 1000 L par an, répartie sur 4 mois, soit 750 L de fuel pour 3 mois, c'est à dire environ (densité 0,85) 713 kg

le fuel est un alcane lourd, assimilable à CnH2n, de masse molaire 14n grammes par mole. La consommation de 713 kg représente 713000/14 n = 50 929/n moles de fuel
La combustion d'une mole de fuel donne n moles de CO2.

La combustion 50929/n  moles de fuel donne 50929  moles de CO2, soit 2 240 876 g de CO2, soit 2240 kg de CO2
La combustion 750 litres de fuel produit environ 2240 kg de CO2

 production de CO2 par 6000 km parcourus avec une voiture diesel récente

Une voiture diesel conduite avec sens de l'économie peut consommer environ 4L aux 100 km, soit environ 204 kg pour 6000 km.
le gazole est un alcane lourd, lui aussi assimilable à CnH2n, de masse molaire 14n grammes par mole. La consommation de 204 kg représente 204/14 n = 14 571/n moles de gazole
La combustion d'une mole de gazole donne n moles de CO2.

La combustion 14571/n  moles de gazole donne 14571  moles de CO2, soit 641 124 g de CO2, soit 641 kg de CO2
La combustion de gazole pour  6000 km parcourus avec une voiture diesel récente représente une production de 641 kg de CO2

On résume :
La combustion de 50 kg de bois vert à 35% d'humidité produit 54 kg de CO2
La combustion de trois mois de chauffage au fuel produit 2240 kg de CO2
La combustion de gazole pour  6000 km parcourus avec une voiture diesel récente produit 641 kg de CO2
Donc, visiblement, la phrase «la combustion à l'air libre de 50 kg de végétaux vert équivaut à 3 mois de chauffage d'une maison chauffée au fuel ou à 6000 km parcourus avec une voiture diesel récente» ne concerne pas la pollution au CO2. De quoi parle-t-on ? Probablement des particules fines. Mais on ne le dira pas...

Pourquoi ? C'est un autre sujet, on en parlera un autre jour. C'est en lien avec les rats des villes et les rats des champs. Le rat des villes, principal pollueur en la matière, préfère emmerder le rat des champs. C'est plus facile que de faire des efforts de son côté.

19 juin 2023

Accidentologie, sécurité routière...

Printemps 2023. Sous prétexte de sécurité routière, une «chicane» est installée au hameau «cité EdF» de la commune de La Bâthie (Savoie). La nuit même où cette chicane est installée, elle est la cause d'un accident de la route, heureusement sans gravité. Début juin, deuxième accident dans le même hameau, au niveau d'une autre chicane similaire. Puis, moins d'un mois plus tard, nouvel accident au niveau de la première chicane.

Ces petits événements bénins auraient tout aussi bien pu être dramatiques. Pourtant, nul n'a mis en cause cet équipement routier inutile et rien n'a  été changé suite à ces accidents. Bien au contraire, il y a aujourd'hui quatre nouvelles chicanes sur cette commune.
Suite à cette démonstration éclatante de l'absurdité de notre politique de «sécurité» routière, je me permets de reprendre, non la plume, mais mon clavier.

À quel titre ?

J'ai suivi une bonne formation d''accidentologie. Je suis enquêteur diplômé de l'IFSA, institut français de la sécurité aérienne, j'ai une expérience modeste mais concrète d'enquête accident et une expérience concrète de prévention des risques. Le domaine aéronautique n'est pas le domaine automobile, j'en suis parfaitement conscient. Cependant, en accidentologie, il y a de grandes lignes communes à tous.

Il se trouve que j'ai choisi de terminer ma carrière professionnelle sur un boulot «pépère» : chauffeur de car. C'est un métier où les kilomètres s'accumlent. Par exemple entre mai 2022 et mai 2023, j'ai roulé plus de 50 000 km. Ce n'est pas énorme mais c'est un peu plus que la moyenne de nos concitoyens. Exprimé en heure de conduite, c'est beaucoup : un car qui roule sur les petites routes de Savoie fait moins de 30 km/h de moyenne. Les 30 000 km parcourus en car en un an représentent plus de 1000 heures de conduite.
Je voudrais ici présenter la synthèse de bientôt quarante ans de gestion du risque, que ce soit au niveau de la conception, de l'analyse des accidents ou de l'opérationnel, et de quarante-huit ans de conduite de véhicules à moteurs divers et variés (deux-roues, utilitaires, VL, cars, avions).


QUELQUES PARAMÈTRES IMPORTANTS EN ACCIDENTOLOGIE

Un premier paramètre à prendre en compte dans la prévention du risque est le facteur humain.

Exemples :

Face à un gamin de dix-huit ans qui n'a que mépris envers les contraintes castratrices, à quoi servent les chicanes, les dos d'ânes, les limitations de vitesse ? à rien. Au contraire, les chicanes sont pour lui des défis à relever, les dos d'anes sont des causes d'énervement malsaines, voire des causes d'accident lorsqu'ils se fait surprendre. Les panneaux de limitations de vitesses sont à ses yeux une incitation à l'irrespect de la pusillanimité des adultes.

Face à un conducteur responsable, à quoi mènent les chicanes, les dos d'ânes, les limitations de vitesse ?  À une profonde démotivation. «On me prend pour un idiot». En ville, je suis prudent, je suis attentif aux piétons, aux gosses, aux animaux, aux travaux. Mais on me traite comme un irresponsable qui serait incapable de voir que la situation est naturellement accidentogène. À force d'être pris pour un irresponsable, je me conduis comme un irresponsable : je ralentis sur les dos d'âne et dans les chicanes et j'accélère ensuite sans me soucier de l'environnement et des risques qui y sont liés. D'autres ont réfléchi pour moi...

Y a-t-il une catégorie de conducteurs que les dos d'âne et les chicanes font réellement ralentir ? Oui, mais c'est une minorité, ce sont des gens qui, de toute façon, auraient conduit prudemment. Donc tout cela ne sert vraiment à rien en matière de prévention des risques. Vous ne transformerez pas l'être humain en robot, il faut le prendre tel qu'il est. S'il veut rouler vite, vous pourrez le faire ralentir ponctuellement, mais pas dans la durée.

Un deuxième paramètre à prendre en compte dans la prévention du risque est la difficulté d'ordre technique.
Exemple : sortir d'une voie non prioritaire sans visibilité est évidemment dangereux. Vous pouvez toujours essayer de faire ralentir les usagers de la voie prioritaire, mais il y aura toujours des usagers pour rouler trop vite, "faire ralentir" ne rendra pas l'intersection plus sure. La seule solution, sur un tel exemple, est de modifier la géométrie des lieux afin que les non-prioritaires aient une bonne visibilité sur les véhicules prioritaires.

Un troisième paramètre est l'état du véhicule (tenue de route, freinage...) qui est passé loin derrière les autres depuis longtemps. Je n'en parlerai pas ici. Le contrôle technique et les évolutions technologiques ont probablement permis de réels progrès.

VENONS MAINTENANT AUX CAUSES DES ACCIDENTS

L'accident est presque toujours le résultat d'une combinaison multifactorielle. On ne le dit pas assez, mais la première cause d'accident, présente dans plus de 99 % des cas, ce n'est pas la vitesse, mais la surprise ! Supprimez la surprise, vous supprimerez plus de 99 % des accidents.

Quelle est la part de la vitesse ? Il existe des statistiques, mais elles sont biaisées. Je l'ai vu sur un cas concret que je vous cite : fin mai 2000, Marthod (Savoie). Un véhicule roule à moins 30 km/h sur une route limitée à 90 km/h, véhicule conduit par un jeune homme qui a d'autres soucis en tête suite à son licenciement. Il crée un accident. «Il n'était pas maître de son véhicule» (ce qui est vrai) donc la vitesse a été incriminée comme cause de l'accident (ce qui est absurde). La vraie cause, c'est le manque d'attention, lui-même en grande partie lié à la circulation à une vitesse inhabituellement basse.

Incriminer cet accident à un excès de vitesse est évidemment absurde, mais ce cas rentre dans les statistiques des accidents dus à la vitesse excessive comme beaucoup de cas similaires où les gendarmes/policiers en charge du rapport ne se cassent pas la tête. Rechercher la cause réelle de l'accident demanderait un temps dont ils ne disposent pas, face au sous-effectif chronique de leur métier. Donc je ne citerai pas ces statistiques auxquelles je ne fais plus confiance.

Quelle est la part de l'alcool ?

Il y a environ 1000 tués par an liés à l'acool, soit environ 30% des tués. (source : https://www.prev2r.fr/image/page/alcoolavoir/visuel_page/2018dcsansalcool.jpg ou https://www.ofdt.fr/files/2715/3968/2606/graph30.gif). Ce chiffre varie peu d'une année sur l'autre.

Quelle est la part des équipements routiers défaillants ?

Je vous mets au défi de trouver une réponse précise et honnête. Les trois accidents de la Bâthie, cités en introduction de ce document, n'entreront probablement pas dans cette catégorie, bien que l'équipement routier soit évidemment la première cause de ces accidents. Seule l'irresponsabilité des conducteurs a droit de cité, pas celle des aménageurs. Donc pas de statitique sérieuse à ce sujet.
Et pourtant. Un motard mort à Bielle (64) à cause d'un dos d'âne dangereux. Un piéton de 92 ans mort à Bandole à cause d'un dos d'âne, un autre accident sans gravité, mais qui aurait pu être mortel à Pélissane (13) à cause d'un dos d'âne en sortie de virage, en bas d'une descente, et tant d'autres dont vous ne trouverez pas la trace : je le répète, seule l'irresponsabilité des conducteurs a droit de cité, pas celle des aménageurs.  

Quelle est la part de la somnolence ?

Selon le site http://www.fnvictimesdelaroute.asso.fr/somnolence_au_volant.php la somnolence au volant serait responsable de 10 à 20 % des accidents de la route. La sécurité routière» nous dit que «Une vitesse excessive induit une fatigue supplémentaire, car la vitesse oblige le cerveau à traiter un plus grand nombre d’informations en un minimum de temps, la vision devant alors s’adapter en permanence». Cela est vrai mais il n'y a pas le bien d'un côté, le mal de l'autre. Rouler trop lentement entraîne un réelle perte d'attention (j'en sais quelque-choose, c'est la cause primaire de mon seul accident grave) alors que la fatigue dont on est conscient, alors même qu'on est dans l'action, peut se combattre quelques temps. Et surtout, une activité régulière est nécessaire pour maintenir la vigilance. La vie n'est pas l'immobilisme. La vie fatigue, mais c'est la vie ! Une activité régulière n'est pas forcément plus fatigante. Chaque conducteur a, à un instant donné, un rythme optimal.  Plus lent, sa vigilance baisse, plus rapide, il se fatigue anormalement. Au cours d'un même voyage, ce rythme optimal évolue et le conducteur se doit d'adapter sa vitesse à la complexité de la situation. On ne l'y autorise pas et cela aussi est source d'accidents. Mais cette cause-là n'est pas étudiée.

Précisons cette idée par un exemple : pour rouler sur des grandes routes de montagne (route entre Boug-Saint-Maurice et Val d'Isère par exemple), si j'adapte ma conduite à la route, entre 20 km/h et 100 km/h suivant les secteurs, je roule serein, sans stress particulier, sans risque pour moi ni pour les autres, sans fatigue excessive. Si je roule toujours à fond, je serai fatigué bien avant d'arriver au barrage de Tignes et, effectivement, pourrai devenir dangereux. Mais si je roule à 50 km/h ou moins tout le long, je serai bien vite dans un état de somnolence inconsciente, et deviendrai encore plus dangereux.

Quelle est la part de l'Histoire ?

Au hameaux des Poses, à Marthod un chemin desservait autrefois le hameaux. Par manque de place, dans ce pays pauvre d'un point de vue agricole, des maisons ont été construites assez proches les unes des autres, avec juste la place entre elles pour faire circuler les charettes et les troupeaux.

Aujourd'hui, le chemin est devenu route. Cette route, par endroit très étroite, passe au ras des maisons. Un enfant qui débouche de la cour de la maison est immédiatement sur la route. Comment aménager de tels lieux sans les défigurer, sans démolir des maisons anciennes qui font partie de notre patrimoine ? Comment concilier la circulation des piétons et celle des véhicules ? Les grands Y'aka n'ont pas de réponse. Moi non plus. Cet endroit est dangereux, mais comment le faire comprendre de manière évidente à un conducteur qui ne connaît pas la région ?

De tels points noirs sont légions. On ne sait pas les traiter aujourd'hui.

Une piste de travail : la signalisation des zones réellement dangereuses

Ce dernier exemple des Poses illustrera parfaitement ma perception de la prévention routière. Je vais donc le creuser un peu.
On peut évidemment mettre un panneau «attention danger» ou «danger enfant» mais il ne sera pas pris au sérieux par une proportion suffisante des usagers de la route. Pourquoi ? Répondez sincèrement à cette question : combien de fois respectez vous  les panneaux avertissant d'une zone dangereuse ? Lorsqu'à vos yeux il n'y a aucun risque visible, que faites-vous ? Du haut de mon car bien lent, j'observe mes concitoyens et j'en suis convaincu : moins du quart d'entre nous tient compte des panneaux avertissant d'un danger. Et au volant de ma voiture, je suis comme cette majorité.

Car face à la multiplication des avertissements ne correspondant à aucune réalité, on finit par sous-estimer ces avertissements, et on est surpris lorsqu'on arrive sur une zone réellement dangereuse. Pour contrer ce mauvais pli qui a été pris, peut-être faut-il inventer un nouveau panneau qu'on ne mettra que dans des zones réellement dangereuses et non aménageables ?
Certes il existe des cinglés qui aiment faire du mal et ne s'en privent pas lorsqu'ils sont au volant, mais 99,9% des gens sont bienveillants envers les enfants, les piétons fragiles. Déjà, si on arrive à vraiment les convaincre de ralentir là où c'est vraiment nécessaire, on aura fait un grand pas. Mais pour ça il ne faut pas hurler Au Loup ! à chaque fois que la brise agite les feuilles.

Des zones réellement dangereuses, il en existe de toutes sortes, par exemple
- des zones où, comme aux Poses, les piétons débouchent directement sur la route, sans visibilité de part et d'autre
- des croisements dont l'une des routes est invisible depuis une autre
- des sommets de côtes non perceptibles du fait d'un relief inégal, relief qui donne la fausse impression de vision à longue distance
- longue courbe qui n'oblige nullement à ralentir mais se termine par un virage qui se resserre brutalement
- etc.

Si on inventait un nouveau panneau «zone vraiment dangereuse» et qu'on l'utilise UNIQUEMENT à bon escient, sans en abuser, les automobilistes le respecteraient probablement.

Exemples :
- une limitation de vitesse à 15 km/h associé à la notion de danger réel dans un hameau inciterait la plupart des usagers à rouler au pas, le temps de franchir la zone dangereuse ; le problème des Poses est résolu pour 99 % des automobilistes.

- une interdiction de dépasser associée à la notion de danger réel inciterait la plupart des usagers à ne pas même dépasser un vélo ; les sommets de côtes trompeurs seront abordés avec la prudence nécessaire.

- une indication de virage associée à la notion de danger réel inciterait la plupart des usagers à ralentir et respecter la vitesse préconisée. Les automobilistes ne se feraient plus surprendre par un virage de rayon évolutif.

Autre piste de travail : la vitesse préconisée

La limitation de vitesse, c'est bien, mais c'est un peu rigide. Trop rigide et pour cela très rarement respecté.

Combien de zones un peu dangereuses (passage sous un pont en «jambe de chien« par exemple) sont affublées d'une limitation de vitesse totalement idiote ? Un 30 km/h que personne ne respecte, là où les gens prudents passent à 50 km/h, et les gens pressé passent à 80 km/h sans pour autant prendre de risque... À quoi bon cette limitation ? D'autant que, passer en toute sécurité, cela ne génère pas le même impératif pour une moto, une voiture ou un poids-lourd. Je pense en particulier à la RN 89 entre Tournon/Rhône et Serrières où, bien souvent, mon autocar passera à moins de 30 km/h là où je passe sereinement à 60 km/h en voiture et un peu plus en moto. En toute sécurité à chaque fois, même si je dois y croiser une autre moto, un car ou un 38 tonnes.

Que sur nos routes nationales droites et au gabarit, avec une large bande dégagée de part et d'autre on limite la vitesse à 110 km/h pour éviter les abus, cela ne me choque plus. Que sur ces mêmes routes on incite les automobilistes à rouler à 80 km/h pour moins polluer (pollution atmosphérique, pollution sonore...) j'en conviens.

Mais qu'on aille retirer deux ou trois points à un conducteur qui roule en toute sécurité à 110 km/h sur une route déserte et bien dégagée, tout les conducteurs professionnels voient bien qu'il y a là quelque-chose qui cloche.
Pour l'instant la limitation à 80 km/h a fait la preuve de son inefficacité. Pourquoi la maintenir ?

D'autant qu'il faut prendre en compte un phénomène apparu depuis la généralisation des limitations de vitesses : la somnolence au volant, devenue cause primaire non négligeable d'accidents (entre 10% et 20 %, voir plus haut). Le conducteur qui roule raisonnablement vite et adapte en permanence sa vitesse à la réalité du terrain est attentif, son esprit est éveillé, il se laissera rarement surprendre par un évènement raisonnablement prévisible.

À l'inverse, je suis loin d'être le seul à le ressentir, rouler longuement sur une route nationale à 80 km/h est ennuyeux, j'ai la tête qui part ailleurs et je conduis mécaniquement. Je ne suis plus vraiment attentif. Je deviens dangereux.

D'où la proposition : remonter significativement toutes les limitations de vitesse, et mettre en place des vitesse préconisées, correspondant à la mode de l'époque. Si je reviens au cas des zones réellement dangereuse, la combinaison de la signalisation «zone réellement dangereuse», et de la condition vitesse préconisée = limitation de vitesse alertera le conducteur sur la pertinence réelle de cette limitation de vitesse. Si on n'exagère pas, elle sera plus largement respectée.


Autre piste : lutte contre l'alcool et la drogue

Imposer l'EAD (Éthylotest Anti Démarrage) à des conducteurs verbalisés en état d'ébriété pourrait avoir un effet, à condition de bien mettre en avant (par la loi et lors de la notification de la décision) que conduire en état d'ébriété un véhicule équipé d'un EAD est une faute encore plus lourde que la simple conduite en état d'ébriété, et qu'elle s'accompagne d'une peine de privation de liberté, d'une annulation du permis de conduire, avec interdiction de la repasser pendant x années.

Généraliser l'EAD ? Pourquoi pas... Mais la faible fiabilité de cet équipement implique alors une procédure permettant au conducteur honnête de prendre la route quand l'équipement est défaillant.

Développer un testeur anti-démarrage qui détecte les drogues consommées, est-ce possible ? Le cas échéant il faut lancer les études rapidement.

Approfondir les enquêtes

Ça, c'est le plus difficile. Mais seule la connaissance précise de la cause primaire des accidents permet de prendre les mesures de sécurité routière pertinentes. Comme indiqué précédemment, les gendarmes comme les policiers n'ont pas le temps d'approfondir réellement une enquête.
Rien n'empêche d'analyser à fond quelques accidents bien choisis : exemple, toujours à la Bâthie. Début juin 2023 une voiture sort de la route, percute et arrache un poteau électrique, rentre en collision avec une voiture stationnée à plus de 3 m de la chaussée. Le conducteur s'en sort vivant. Une enquête styel «OACI», c'està-dire dans laquelle aucune sanction n'est envisagée, car le but est de comprendre, et que la sincérité du conducteur doit être totale même s'il a fait une grosse connerie, serait probablement très enrichissante.

Je ne parlerai pas ici des techniques d'enquêtes, ce serait trop long ; mais en résumé, il s'agit de reconstituer aussi précisément que possible la chronologie des faits, impliquant ce qui se passe dans la tête du conducteur impliqué.
Ce sur quoi je veux insister, c'est le refus des réponses faciles et la nécessité absolue de ne pas s'arrêter à la prmeière "culpabilité".

Premier exemple
Pour illustrer mon propos, je parlerai d'abord d'un cas hors accidentologie routière, qui aurait pu être réel, proche d'un cas rencontré dans ma vie professionnelle en aéronautique.

Un hélicoptèe décolle. Une pompe à carburant casse, le moteur s'arrête, l'hélico retombe lourdement au sol. Blessés graves, hélico foutu, le bilan humain et matériel est lourd.

En vue d'éviter que cela ne se reproduise, l'enquêteur va aligner les «pourquoi ?»

Pourquoi la pompe s'est-elle bloquée ?
- l'enquête montre que le palier en téflon a chauffé, a gonflé, et a serré l'arbre d'entrainement. Phénomène divergent : plus il serre plus ça chauffe, plus ça chauffe plus ça gonfle, plus ça gonfle plus ça serre. On arrive à la rupture de l'arbre.

Pourquoi ce palier a-t-il chauffé ?
- L'enquête montre que le palier n'avait aucun défaut, l'arbre non plus. Seule évolution récente : on a utilisé du carburant «hydrogéno-désulfuré», beaucoup moins bien lubrifiant que le carburant habituel. La mauvaise qualité de la lubrification par ce carburant est la cause du problème.

Pourquoi a-t-on utilisé du carburant hydrogénodésulfuré ?
- parce que les normes sont en train d'évoluer. Le soufre est retiré du carburéacteur afin de réduire la pollution atmosphérique.

Je pourrais enchaîner avec un autre pourquoi : pourquoi veut-on réduire la pollution atmosphérique ? Mais là, nous ne sortons de ma compétence d'enquêteur accident. J'appelle ça «sortir de la maison» : le problème ne me concerne plus, il s'impose à l'enquêteur car ce dernier ne peut pas agir dessus. C'est un fait incontournable, c'est donc à l'étape précédente que je dois travailler :
«La mauvaise qualité de la lubrification par ce carburant est la cause du problème» mais je n'ai pas le choix, nos moteurs doivent fonctionner avec ce carburant qui lubrifie mal les pompes. J'ai ma réponse, la pompe s'est bloquée car le carburant devient moins lubrifiant. C'est la cause primaire du problème, je peux passer à l'action

Action : il faut développer de nouveaux paliers compatibles avec un carburant «sec» qui a un très faible pouvoir de lubrification.

Deuxième exemple

Appliquons cette chaîne de pourquoi à un accident qui, lui aussi aurait pu être réel. Je l'ai vécu au volant de mon car, il s'en est fallu d'environ 5 cm...

Je circule avec mon car dans la ville de La Bâthie. La «zone 30» démarre dès l'entrée sud de la ville. Elle est parfois interrompue sur 200 m, mais avec des rond-point à passer, que je traverse entre 10 km/h (le premier) et 20 km/h (le deuxième). Autrement dit, en car, je ne dépasse jamais les 30 km/h pendant 1,5 km.

Je m'engage donc dans la ville. Une voiture me rejoint assez rapidement et me suit. Premier dos d'âne, je le passe «au pas» pour ne pas faire souffrir mes passagers (et mon dos) ; deuxième dos d'âne, idem. Première chicane, je ne suis pas prioritaire je m'arrête pour laisser passer un véhicule. Deuxième chicane, R.A.S. Premier rond point passé à 10 km/h environ ; deux zones de «coussins berlinois», je les passe sans avoir besoin de ralentir, donc entre 20 et 30 km/h. Deuxième rond-point, un peu plus large que le précédent. Je fais ma manœuvre en roulant à environ 15/20 km/h et le véhicule qui me suit passe dans mon angle mort. Soudain, dans mon rétroviseur je le vois qui passe à la gauche du rond-point. Je freine, mais le temps que le car s'arrête, l'avant coupe déjà la route au véhicule qui vient de passer le rond-point à contre-sens. Il heurte mon car et, déstabilisé, monte sur le trottoir où il fauche deux gamins qui retournent à l'école. Deux gosses tués, le conducteur blessé. Deux véhicules bien abîmés.

Déroulons la chaîne des causes :

Pourquoi y at-t-il eu deux morts ?
- parce qu'ils ont été fauchés par la voiture

Pourquoi ont-ils été fauchés ?
- parce que le conducteur a perdu le contrôle de son véhicule

Pourquoi le conducteur a-t-il perdu le contrôle ?
- parce qu'il a effectué une manœuvre dangereuse et a heurté le car

Aujurd'hui, trop souvent, l'enquête s'arrête là. On a trouvé un coupable, il va payer. Mais demain, le même problème peut survenir, car nous n'avons pas encore trouvé la cause primaire. Cette cause primaire est toujours là, l'accident se reproduira.

Pourquoi ce conducteur, bon père de famille, certes pas un fou du volant, a-t-il effectué une manœuvre dangereuse ?
1) - parce qu'il était excédé de rouler à 30 km/h, parfois beaucoup moins, depuis trop longtemps
2) - parce qu'il a sous-estimé le risque, en doublant un véhicule qui lui semblait très lent (mon car)

Je vais examiner successivement ces réponses 1) et 2)

1) Pourquoi ce conducteur était-il excédé par une situation certe désagréable mais pas dramatique ?
- parce qu'il a des problèmes de couple, ce jour-là, il était particulièrement stressé et repartant au travail.

Là, je «sors de la maison» . Il y aura toujours des gens stressés, énervés, qui devront prendre le volant. Il faut donc voir ce qu'on peut faire à l'étape précédente : il était excédé de rouler lentement sur une route dont la configuration ne justifie pas cette immense «zone 30».

1) Action corrective il faut supprimer cette immense zone 30 et concentrer les efforts sur les points qui le méritent : traversées de route, état des trottoirs etc... Limiter à 30, oui, mais là où c'est utile et seulement là où c'est utile. La prochaine fois le car qui le précède roulera plus vite sans pour autant être dangereux, le conducteur de la voiture sera moins stressé et pourra plus facilement patienter sur 1,5 km.

2) pourquoi ce conducteur a-t-il sous-estimé le risque ?
- parce que le car roulait très lentement depuis le début. Le conducteur de la voiture s'est imaginé que le car allait fortement ralentir dans le rond-point. J'ai ralenti autant que nécessaire, mais beaucoup moins que ce qu'il attendait.

2) Pourquoi le car roulait lentement depuis le début ?
- parce que la vitesses est (inutilement) limitée à 30 km/h et qu'un professionnel de la conduite se doit de respecter les limitations de vitesses, aussi stupides soient-elles.
Là encore, je «sors de la maison» : beaucoup de professionnels respectent les vitesses limites parce-qu'ils sont des pros, parce-que ne pas les respecter est une faute professionnelle. On n'y changera rien.

2) Action corrective
Revenons donc à l'étape précédente : «parce que le car roulait très lentement depuis le début». Là est la cause primaire de l'accident. Pour supprimer cette cause primaire, il faut focaliser les limitations à 30 km/h sur les rares secteurs où cela est vraiment justifié : aux carrefours des trois rues débouchant de l'école et à la sortie de l'usine. Pour l'École, installer des passages piétons bien sécurisés suffisamment loin des intersections pour que les manœuvres des cars et poids lourds restent possibles ; pour l'usine, un plateau ralentisseur avec limites environ 5 m en amont et en aval de l'intersection devrait suffire.


14 juin 2023

Lettre ouverte aux Maires de la CA Arlysère

Madame, Monsieur le Maire

Ancien ingénieur fonctionnellement impliqué dans la prévention des risques, enquêteur accident diplômé de l'IFSA, je suis aujourd'hui conducteur de car. Et je constate que nos élus n'ont pas toujours conscience de la réalité des dangers de la route, et qu'ils prennent bien souvent des décisions qui renforcent ces dangers. La politique de «sécurité routière» des municipalités se limite souvent à de la monoculture : faire ralentir. Nous allons voir que cela n'est pas toujours pertinent

IMG_0622

Fin avril 2023, un automobiliste distrait entre dans une rue et, agacé de la voir barrée pour travaux, recule à grande vitesse en faisant hurler son moteur, fait demi-tour devant une boulangerie sans prendre garde à la présence de piétons  et repart en faisant crisser les pneus. Les plots destinés à ralentir la circulation dans cette rue ne l'ont nullement géné dans son accélération de fangio frustré. Que ce soit ponctuel ou habituel, ce gars-là est dangereux. Aucun des dispositifs mis en place ne réduit sa dangerosité de ce monsieur, la plupart de ces dispositifs l'aggravent.

C'est pourquoi, comme professionnel de la route et ancien pro de la sécurité, je crois utile de vous faire part d'un avis très inhabituel mais fondé sur l'expérience et sur quelques bases solides.

1 LE FACTEUR HUMAIN

Avant de présenter des arguments techniques, je crois bon de rappeler ce que j'ai appris dans ma formation d'enquêteur accident et constaté sur le terrain : le facteur humain est le plus souvent à la base des accidents. À chaque fois qu'on passe à deux doigts d'un accident, on devrait se poser la question : pourquoi est-on passé si près du drame ? Quels comportements humains ont été mis en jeu ? Et ne pas se contenter de la réponse facile mais souvent impertinente : «le conducteur roulait trop vite».


Exemples de situations que nous ne traitons pas, ou bien que nous aggravons aujourd'hui en cherchant vainement à faire ralentir : Dans notre secteur, en avril 2023, ont été mises en places de nombreuses limitations à 30 km/h associées à des dispositifs destinés à ralentir la circulation. Exemples de résultats observés depuis mon car :
- un conducteur, excédé de rouler à 30 km/h depuis trop longtemps, a dépassé mon car en prenant un rond point à contre-sens. Il s'en est fallu de quelques centimètres pour que cette manœuvre stupide n'entraîne un accident dramatique ;
- un papy tout calme, bien que non prioritaire dans une chicane, mais voyant arriver un car, a accéléré, -comme le font de très nombreux usagers- il a alors roulé plus vite que sa vitesse de croisière habituelle. Sur quoi était alors concentrée son attention ? Sur les enfants qui circulaient à vélo à 50 cm à gauche de son véhicule ? Non, il ne regardait que mon car qu'il ne voulait pas déranger.
- un cycliste circulant derrière un camion, surpris par les coussins berlinois, fait un écart à gauche et se trouve face à mon car (deux occurences déjà !). Heureusement, j'étais à chaque fois assez loin pour que cela n'ait aucune conséquence. Si j'étais parti deux secondes plus tôt de l'arrêt précédent, le drame aurait été inévitable.

Leçons à tirer de ces exemples
Quel que soit le dispositif utilisé, il faut prendre en compte des réalités incontournables. Par exemple :
- des gens agacés, pressés, pas forcément des chauffards, parfois pleins de bienveillance, vont chercher à rouler «plus vite», quoi que vous fassiez. Si vous voulez renforcer la sécurité, il faut les prendre en compte car ce sont surtout ces gens-là qui risquent de créer des accidents. Chercher à les faire ralentir est le plus souvent inefficace, parfois contreproductif, comme on vient de le voir.
- la première cause des accidents, c'est la surprise, ne l'oublions pas ! Il faut donc éviter ce qui est illogique, ce à quoi personne ne s'attend. La signalisation doit être claire et en bon état. «Y'a du boulot».



2 LES DISPOSITIFS RALENTISSEURS

Les ralentisseurs (dos d'ânes, ou trapézoidaux)
Ces ralentisseurs sont un bon outil. Mais une accumulation de ralentisseurs sans aucune pertinence, ne sert à rien. Excédés, de nombreux conducteurs roulent, entre les ralentisseurs, plus vite qu'ils n'auraient roulés sans ces ralentisseurs. Par ailleurs, il y a des règles à respecter, beaucoup des ralentisseurs du secteur ne sont pas réglementaires et sont dangereux du fait de leur non conformité à la réglementation (voir le décret 94-447 et son annexe, et la norme NF P 98-300). On oublie trop souvent que les ralentisseurs représentent aussi un risque supplémentaire, qu'ils ont déjà tué et tueront encore. On a supprimé la peine de mort pour les assassins, il est déplorable de la maintenir pour les jeunes fous du volant ou du guidon. 

 

IMG_4276

En prime pour les visiteurs de mon site : illustration de ce qui suit. Un ralentisseur trapézoïdal "justifié" par un passage piéton entre un caniveau déguisé en cheminement piéton (impraticable) et un talus couvert d'herbes hautes.



Certains élus détournent la loi (exemple : passage piéton totalement inutile, pour justifier un ralentisseur trapézoïdal) ; La plupart des élus ne la respectent pas : les ralentisseurs dans des pentes à plus de 4%, c'est illégal ; les ralentisseurs à moins de 40 m d'un virage de rayon inférieur à 200 m, c'est illégal ; les ralentisseurs à moins de 25 m d'un pont, c'est illégal. Tout cela est abondamment présent dans les communes d'Arlysère.
Enfin, l'énervement généré chez de nombreux conducteurs par un usage excessif de ces dispositif est lui-même accidentogène. Il ne faut pas l'oublier.

 

ralentisseurs-620x295crédit photo : https://www.lesenjoliveuses.fr/wp-content/uploads/2017/04/ralentisseurs-620x295.jpg

En prime pour les visiteurs de mon site : cliquer ci-dessous ici



Les chicanes et écluses
Les chicanes, les écluses destinées à faire ralentir sont totalement inefficaces : car il faut aussi laisser passer les cars et les poids-lourds. Des chicanes qui laissent difficilement passer les cars n'obligent nullement un conducteur normal à ralentir, je l'ai constaté de visu : le jour même de la mise en place d'une écluse avec des bornes jaunes dans une ville du secteur, j'ai vu une automobile passer à grande vitesse, pour ne pas gêner un véhicule venant en face ! Pourtant, pour passer avec mon car, je devais frôler les bornes à moins de cinq centimètres. En revanche, on le sait, il y aura toujours des gens un peu plus inconscients que la moyenne qui se fixeront des défis : «lequel d'entre nous passe la plus vite dans cette chicane ?» Vous savez que c'est vrai, tenez-en compte !
Le 31 mars dernier, engagé à l'entrée d'une chicane, j'ai dû freiner fort à cause d'un véhicule qui a accéléré pour forcer le passage. Je suis en car scolaire. Cette situation accidentogène a été créée par la bêtise d'un conducteur, mais elle n'aurait pas existé sans ces chicanes. Je transporte des enfants et n'accepte pas que, sous prétexte de sécurité, nous rendions la route encore plus dangereuse avec des chicanes inutiles.



Les priorités surprenantes

Dans une ville du secteur, il est prévu de rendre un chemin très peu fréquenté prioritaire sur l'ancienne route nationale. Pour résoudre un problème qui n'existe pas (combien d'accidents en ce carrefour ?) on va surprendre les automobilistes. Bien sûr il y aura des panneaux -du moins je l'espère- mais soyez certains de ce qui va arriver, comme je l'ai vu à Parempuyre :
- des gens un peu distraits ne verront pas cette priorité atypique ; les fangios ratés, après avoir marqué l'arrêt un vingtaine de fois pour rien, ne respecteront plus cette priorité ;
- d'autres fangios ratés débouchant du chemin prioritaire, surs de leur bon droit, s'engageront sans vérifier s'ils peuvent le faire en toute sécurité.
Un jour, les deux vont se rencontrer. En ramassant les cadavres, pensez à celui qui vous avait annoncé cet accident ! Vous direz alors «ils roulaient trop vite». Ce sera vrai mais le Maire  sera tout autant responsable de leur accident car il est largement prévisible.

Les obstacles à demeure sur les voies
Il y a sur notre secteur des poteaux placés sur des trottoirs étroits. Résultat constaté : des jeunes cyclistes circulent sur les trottoirs, descendent imprudemment du trottoir pour éviter l'obstacle en roulant sur la route. Leur manœuvre est dangereuse. Ils ont dix, douze ans. Plutôt que de leur reprocher leur imprudence, ne pourrait-on pas s'interdire ce genre de situation, supprimer ces poteaux au milieu des trottoirs ?
Il y a sur notre secteur des poteaux directement sur la chaussée, sur la voie de circulation, sans qu'aucun panneau n'alerte les conducteurs sur cette bizzarerie. En car, cela me met en difficulté plusieurs fois par semaine. Un jour, il y aura un drame. Ne peut-on pas remédier à cette dangereuse anomalie ?

 

IMG_1294Ici, un car ne peut pas croiser une automobile. Mais l'automobiliste ne le sait pas.



2 DES PROPOSITIONS CONCRÈTES

Oublions le préjugé «réduction de vitesse = sécurité».
Un véhicule qui roule «trop vite» sur une rue un peu large entre deux trottoirs larges est moins dangereux qu'un conducteur énervé par une chicane, qui accélère pour forcer le passage. Et vu de mon car, les premiers sont beaucoup moins nombreux que les seconds.

La vitesse seule ne tue pas : y a-t-il plus de mort par km parcouru en ville ou sur autoroute ?  En revanche, quelles sont les conséquences de l'énervement, de la dégradation de la santé et des véhicules (ralentisseurs), de la pollution rajoutée (quasi-arrêt/redémarrage sur les ralentisseurs) ? Vous avez tous vu ces dingues excédés qui font hurler leurs moteurs à la sortie des ralentisseurs. Croyez vous que, passée la zone, ils seront plus dangereux ou moins dangereux que s'il n'y avait pas eu de ralentisseurs ? Ces gens-là existent, vous n'arriverez jamais à les faire ralentir, mais il y a heureusement d'autres moyens de les prendre en compte. Déjà de ne pas les énerver inutilement ! Mais surtout sécuriser nos routes en tenant compte de l'inévitable : des gens rouleront trop vite.

Vous voulez sécuriser nos routes ? Moi aussi. Quelques suggestions :

- déplacez vous à pieds et en vélo sur votre commune : vous découvrirez des dangers dont vous n'avez pas conscience. Accompagnez les cars scolaires. Vous verrez de l'intérieur des choses qui vous échappent aujourd'hui. En vélo, vous verrez que les coussins berlinois sont souvent dangereux et que les gravillons non balayés représentent un risque majeur. A pieds vous regretterez le délabrement trop fréquent des bords de route qui vous obligera à marcher sur la chaussée étroite.

- Évitez d'énerver nos concitoyens : supprimez tous les ralentisseurs et chicanes dangereux, inutiles ou illégaux (à vue de nez, 90 %), remodelez les ralentisseurs restants pour les rendre conformes à la réglementation.

- sur les routes larges et fréquentées, mais aussi sur chaque route régulièrement fréquentée par des enfants ou des personnes âgées, mettez des passages piétons avec ilôt central bien signalé (et là, oui, une limitation ponctuelle à 30 km/h). Le fragile piéton qui traverse la rue n'a besoin de ne regarder qu'un côté à la fois, il a un refuge abrité des voitures au milieu de la route. Un tel dispositif, outre son intérêt direct (le refuge) a l'avantage de mettre en évidence le passage piéton qui aurait pu échapper à un conducteur prudent mais distrait.

- Installez ou maintenez les ralentisseurs là où ils sont vraiment utiles : aux abords d'une intersection délicate ou de sorties de parking, le ralentissement de la plupart des véhicules circulant sur la voie prioritaire permet aux non-prioritaires de s'engager plus surement, et c'est une bonne chose. Exemples : les ralentisseurs situés à Albertville rue Pasteur, près de la voie ferrée, ou à Gilly, route de Chambéry, au croisement de la route de Tamié, sont pertinents.

- assurez la visibilité. Exemple, sur un croisement de trois routes de fréquentation équivalente, mieux vaut mettre le stop là où la visibilité est bonne, et non là où elle est nulle, pensez à la visibilité des gens qui tournent à gauche ; ne laissez pas les haies, publiques ou privées, masquer la visibilité des gens arrêtés aux stops ; réfléchissez à la position du «Stop». L'avancer d'un mètre est souvent facteur de sécurité : les prioritaires ralentissent naturellement dans la voie ainsi réduite, les non-prioritaires ont une meilleure visibilité.

- séparez les flux. Exemple : Dans un des nos villages, il y a un itinéraire fréquenté par des écoliers, à l'intérieur d'un virage sans visibilité (maison au ras de la route), sans trottoir. Un cheminement piéton matérialisé par un marquage au sol et des bornes en plastique permettrait au piéton de descendre dans de meilleures conditions de sécurité une zone actuellement dangereuse. Les automobilistes seraient intuitivement poussés à la prudence, plus que par n'importe quel panneau «sauvez nos enfants» ou par des dos d'âne (qui seraient d'ailleurs illégaux ici).

Autre exemple de séparation des flux : Dans l'une de nos villes, les piétons se déplaçaient en toute sécurité sur un large espace qui leur était dédié, largement séparé de la circulation des véhicules par les espaces de stationnement. C'était idéal. Aujourd'hui, on a placé un itinéraire piéton sur la voie, contigu avec la circulation des automobiles, ces dernières circulant désormais près des piétons et sur une voie de largeur réduite (pour les faire ralentir, évidemment !). De plus, les véhicules traversent le nouvel itinéraire piéton pour se garer ou sortir de stationnement. Donc on a augmenté la probabilité d'accident pour les piétons. Où est la sécurité routière dans ce choix ?

Séparer les flux, cela signifie en particulier que, là où les piétons circulent de manière habituelle, une zone large leur soit réservée, zone qui ne soit ni un champs de boue ni un pierrier casse-cheville. Les trottoirs en dur coûtent cher, mais aplanir le sol et le tasser ne représente pas une dépense insurmontable. Séparer les flux, cela peut passer aussi par la réhabilitation des anciens sentiers communaux, trop souvent tombés dans l'oubli ; vous avez dit mobilité douce ? Assumez !
Séparer les flux cela signifie enfin avoir de vraies pistes cyclables, et non de la peinture sur une route de largeur insuffisante et inchangée, comme cela se pratique de plus en plus.

- sur les routes étroites, créez des zones de croisement : sur une ligne scolaire, sur route étroite et sinueuse, j'ai dû reculer sur plus de 200 m avec un car, évidemment sans visibilité (angles morts...) pour croiser un car montant. Sur nos routes de montagne, de nombreux automobilistes paniquent quand ils croisent un car. J'en ai vu se mettre dans le fossé et ne plus pouvoir en sortir, j'en ai vu un éclater un pneu sur un rocher en bord de route. Entre chacun de ces événements bénins mais accidentogènes et un accident grave, il n'y a qu'un écart mineur : quelques secondes, quelques centimètres... Il suffirait de quelques zones de croisement bien placées pour réduire le risque.

- faites respecter l'espace réservé à la voie publique : je fréquente quotidiennement une ligne scolaire où de trop nombreuses haies et branches basses dépassent sur la voie, en réduisent la largeur, obligeant les poids-lourds et cars à rouler au milieu de la route ou même à gauche, compliquent le croisement entre les véhicules... Sur cette ligne, un deux-roues m'a raté de peu, au cause d'une haie qui m'obligeait à rouler bien à gauche dans la montée, à l'entrée d'un virage sans visibilité. Moi-même élu local, je sais qu'il est plus facile de céder à la pression des râleurs qui demandent des ralentisseurs que de demander aux riverains de couper des végétaux qui rendent difficile, voire dangereuse, la circulation des cars scolaires. Mais la sécurité routière ne supporte pas la démagogie.

IMG_4125 Pallud La Biollecroyez vous qu'un car passe sans problème en cet endroit ?


Il y a sur notre secteur d'Arlysère une plaque de béton horizontale (balcon abondonné) qui interfère avec la voie publique à la hauteur du pare-brise des cars. Un jour, un car scolaire ou un poids lourd heutera cette plaque. C'est inévitable. C'est extrèmement dangereux, attendrons nous qu'il y ait un mort pour faire respecter la loi ? Combien de bords de toitures et de terrasses empiètent sur la voie publique ? Que faisons nous pour réduire le risque  généré ?

- faites balayer vos routes rapidement après les reprises de goudronnage. Que des grandes zones de gravier subsistent plus d'un mois après les travaux, comme nous le voyons trop souvent, c'est inacceptable ! Les deux-roues et les piétons aussi ont droit à des routes sures. Le cinq mai 2023, devant une école, un petit garçon de trois ans qui allait monter dans mon car a glissé sur le gravier vieux d'une vingtaine de jours, accumulé sur le bord de la route. Ce garçon est tombé, sa nuque au niveau de l'angle du trottoir. Il est passé à cinq centimètres de la mort parce qu'on ne veut pas balayer les gravillons. C'est ce dernier évènement qui m'a décidé à écrire  cette lettre ouverte.

IMG_40985 cm plus en arrière, ou serait Maël  aujourd'hui ?

 


Je sais bien que ce courrier n'aura aucun autre effet que me donner une image imméritée de raleur. Mais si je ne l'envoie pas, j'aurai honte de ma lâcheté. Je vous prie donc humblement de bien vouloir oublier vos préjugés en matière de sécurité routière, et de le relire avec un regard neuf !

Cordialement,
Michel PLANTIER

IMG_4136 La Bathie

Pour conclure: la Sécurité routière vue par une Mairie de chez nous :

comment signaler une bouche d'égout ouverte sur une route à grande circulation ? ...

 

5 mai 2020

COVID 19

Les enseignements de la crise du COVID 19

 

 

Préambule

La pandémie due au covid 19 nous a rejoints. Cette vraie catastrophe mondiale nous ouvre les yeux sur certaines de nos erreurs. Elle nous donne envie de changer certaines choses dans nos modes de vie individuels et collectifs. Cela est compréhensible. Mais déjà, la «politique», au sens péjoratif du terme, récupère le phénomène.

«Rien ne sera plus comme avant». Cet aphorisme vire au poncif. Les religieux, les philosophes autoproclamés, les journalistes qui se prennent pour Hemingway nous le rabachent à longueur de journée, depuis le début du confinement. Chacun tente de placer ses pions pour que, demain, sa position politique soit plus forte. Ils s'appuie pour cela, avec beaucoup d'habileté et de malhonnêteté, sur l'émotion créée par cette crise. «Leur monde futur sera celui qu'ils prêchaient avant» comme l'a si bien dit Claude Malhuret sur ce même sujet, parlant à juste titre du «prêt à penser qu'ils ressassent depuis des décennies».

Claude-MALHURET

crédit photo : mairie de Vichy

 

Puisque par ma formation d'ingénieur j'ai la chance de mieux comprendre les sources de la pollutions que la plupart des écologistes, puisque j'ai vu de l'intérieur les lourds handicaps auxquels sont soumises nos entreprises, handicap que les «économistes» convoqués sur France-Info ignorent superbement, puisque j'ai eu une formation «NBC» au cours de laquelle j'ai réfléchi, il y a quarante ans de cela, au problème de la transmission des microorganismes pathogènes, je ne me sens pas plus incompétents que les nombreux «experts» qui donnent leur avis dans les médias. C'est pourquoi je m'offre le plaisir d'ouvrir ma gueule, moi, l'ignare autoproclamé.

 

Sur nos modes de vie

 

A en croire les écologistes, notre mode de vie serait à remettre en cause au vu de cette crise. Et pourquoi donc ? Où est le lien entre la pandémie et nos excès environnementaux ? Les grandes pandémies de la fin du vingtième siècle et du début du vingt-et-unième sont toutes parties de Chine. Se sont-ils demandés pourquoi ? J'en doute !

 

On le verra plus bas, en dehors de nos voyages, nos modes de vie sont totalement hors de cause dans l'apparition comme dans le développement de la pandémie. Qu'est-ce que cela va donc changer ?

 

En 1914, les femmes ont découvert qu'elles pouvaient remplacer les hommes. La notion jupitérienne de «chef de famille» en a pris un coup et toute la société en a été bouleversée. 

 

De la même manière, le confinement aura ouvert les yeux de chacun sur des nouvelles possibilités ouvertes, sur des frustrations liées au confinement. 

Collectivement, elle nous aura fait comprendre que les discours pontifiants nous expliquant que nous avions besoin de la Chine étaient très en deçà de la réalité : nous sommes entrés dans un tel niveau de dépendance financière et industrielle que la Chine détient déjà les moyens de nous imposer sa volonté. 

Xi_Jinping_in_2016

crédit photo : wikipedia

Le réflexe «d'acheter français» va peut-être s'étendre à une large frange de la population qui a enfin compris les enjeux de cette lourde dépendance. Et face à la grande distribution qui masque volontier l'origine des produits vendus, cela devrait rapidement favoriser le commerce de proximité.

 

 

Autre effet possible, une meilleure connaissance de ses voisins. Ces voisins que l'on croisait parfois sans même leur dire bonjour ont, avec nous, applaudi les soignants, joué de la musique ; nous les avons vus depuis nos fenêtres communier à une ferveur commune. Il est probable et souhaitable que de nouveaux liens se tissent bientôt. Peut-être un retour de la solidarité de voisinage ?

 

Oui, cet évènement nous a bousculés et demain, chacun va avoir envie de changer des choses dans sa manière de vivre. Mais attention à ne pas prendre prétexte de cette pandémie pour imposer, interdire, comme voudrait le faire un ministre qui, sous prétexte de cette pandémie, voudrait mettre fin aux liaisons aériennes intérieures en France !

 

Sur nos fragilités politiques

 

Selon le site Futura-sciences, on retrouve une source commune à l'origine de ces pandémies : la chauve-souris. Cette dernière, avec un système immunitaire très solide, peut abriter sans les démolir de nombreux virus. Son mode de vie fait que ses déjections tombent, sur les fruits des arbres, sur les denrées stockées dans un hangar... C'est alors le manque d'hygiène de l'homme qui est cause de la trasmission à la population. Où est le lien avec l'écologie ? Les chauve-souris sont en raréfaction à cause de la baisse de leur nourriture pricipale, les insectes volants. La protection de l'environnement favorise le développement des insectes et des chauve-souris, donc l'apparition du virus chez l'homme !

N'allons pas pour autant décréter l'éradication de ces sympathiques chiroptères. L'organisation interne d'une entreprise du secteur de l'agro-alimentaire peut garantir qu'il n'y aura pas de déjection de chauve-souris sur les denrées stockées ou en cours de conditionnement. On peut même s'amuser à favoriser l'installation des chauves-souris, à) l'extérieur du bâtiment, par la construction de nichoirs adaptés (il suffit de trois planchettes séparées de 25 mm assemblées de manière un peu réfléchie).

 

150713_3563e_boucar_chauve-souris_sn635

crédit-photo : ici radio-canada

Notre sensibilité à l'épidémie ne vient pas des chauve-souris : elle vient de la mondialisation. Si l'épidémie s'est propagée, c'est bien parce que des hommes ont voyagé entre le lieu de son apparition et d'autres lieux initialement exempts de covid 19. Il est étrange qu'on ait osé nier une telle évidence, alors même qu'on a décidé, pour lutter contre cette pandémie, de multiplier les frontières intérieures avec les cluster et le confinement généralisé.

 

Un état réellement souverain n'aurait pas hésité à limiter drastiquement les arrivées de voyageurs en provenance de Chine, et à limiter l'arrivée de tout ceux qui pouvaient reporter leur voyage. Un état souverain n'aurait pas été prisonnier d'un tabou interdisant de fermer les frontières. Mais la France n'était plus un état souverain. Il ne fallait pas risquer de braquer notre patron chinois ni notre envahissante famille européenne.

 

Sur notre environnement

 

 L'environnement naturel spécifique à notre époque n'est pas en cause ni dans l'apparition, ni dans la transmission du covid-19. Les pollutions, le réchauffement climatique ne peuvent être invoqués sérieusement. Et pourtant, les écolos autoproclamés, eux aussi, du haut de leur incompétence aveugle habituelle, vont essayer de nous convaincre du contraire.

 

Sur nos fragilités économiques

 

J'ai été agréablement surpris de voir M. Macron parler d'approvisionnements stratégiques. Je crains malheureusement qu'il n'ait, une fois encore, rien compris au problème et ne nous prépare quelque «Énarquitude» lourde et inefficace.

Ce n'est pas dans un ministère, que des «experts» peuvent décider de ce qui est stratégique et de ce qui ne l'est pas. 

Exemple : j'ai entendu le 28 avril dernier à la radio que nous manquions... de tissu ! Car face au manque de masques médicaux, on a incité des entreprises à produire des masques grand-public, et cette activité aurait déjà consommé une bonne partie de nos stocks de tissu !

Autre exemple : face à l'accroissement de la demande en farine, une minoterie s'est mise au travail en trois-huit pour répondre à la demande. Mais d'où vient le grain ? Selon l'observatoire des aliments, un «tiers  (des farines produites en France) concerne les farines premier prix, élaborées avec des blés d’importation, aux garanties incertaines». Autre dépendance, le minnotier s'inquiétait : Si une pièce de son moulin casse, ses fournisseurs sont à l'arrêt, parfois hors de France, et il faudra plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour réparer. Le petit fournisseur de mécanique est aussi stratégique que le fournisseur de masques chirurgicaux !

 

Sur la «barrière» hygiénique

 

Je n'appartiens pas au monde médical, et ne critiquerai donc pas trop fort les mesures préconisées par le monde médical. En revanche, j'ai été formé à la protection NBC. Comment se protéger, comment protéger la population si un ennemi potentiel lançait une guerre bactériologique ? À ce titre, je revendique quelques compétences en matière de prévention. 

 

ouuumu

crédit photo : site passion militaria

Face à un problème aussi complexe, il est normal de donner des consignes simples que tout le monde peut comprendre et appliquer, quel que soit son niveau de connaissance de la crise. Le confinement est une réponse simple et efficace... mais inapplicable. Il faut bien continuer à manger, à boire. Il est d'autant plus vital d'entretenir son lieu de vie quand nous sommes en crise sanitaire. Il n'y a pas assez de javel en stock dans les magasins pour que toute la population s'approvisionne une fois pour toute la durée de la crise. Il faut bien renouveler nos consommables en matière d'hygiène. Face à une pandémie, il est important de soigner son alimentation, d'avoir une dose raisonnable de produits frais, dont les vitamines sont nécessaires à notre santé. Bref, il faut bien ressortir «faire des courses» au moins une fois par semaine, ou, au mieux, tous les quinze jours.

 

Quelle précaution prendre, dès lors que le contact entre client et commerçant est inévitable ?

 

Je ne peux répondre, car ce qui me manque aujourd'hui, c'est la connaissance des modes de transmission de ce virus. 

Supposons qu'il se propage par les micro-goutelettes que nous émettons en permanence en parlant, en respirant, en toussant. En temps chaud, ensoleillé, ces goutellettes s'évaporent rapidement, et il est probable que le virus, dépourvu de support liquide, meure. Pour cela, je suis convaincu qu'un été sec sera fatal au virus. 

Mais ces micro goutelettes peuvent rester en suspension dans l'air pendant des heures, voire des jours entiers en période de fort taux d'humidité. Quelle est alors la durée de vie du virus ? Le sait-on ?

Si cette durée de vie est supérieure à quelques heures, alors toute les mesures prises sont insuffisantes. Seul le port du masque associé à des précautions drastiques, longues à expliquer ici aurait une certaine efficacité (voir à la fin).

On nous dit d'aérer la maison. Très bien, mais si je suis porteur du virus, en ouvrant la fenêtre je vais permettre à ce virus de s'échapper et de contaminer mes voisins. Si l'un de mes voisins est proteur du virus, je capturerai le virus au moment même où j'aèrerai la maison. Seul le port permanent d'un masque et un lavage régulier de tout le corps et de tous mes vêtements est suceptible de vraiment me protéger. Agir en permanence comme si le virus était partout. Laver les légumes frais, porter des gants, qu'on javellise régulièrement, garder le masque en permanence...

Sommes-nous prêts à aller jusque là ? Moi, non ! Dans l'ignorance, j'ai considéré à priori que mon dimicile était exempt de risque, que le virus n'avait, hors d'un corps vivant qu'une très faible durée de vie. Mais si j'habitais en ville, je serai moins optimiste !

 

Ce qui est certain : face à une maladie aussi contagieuses, l'attitude proposée par le gouvernement est la bonne, même si, à mes yeux, l'essentiel n'est pas expliqué : dans le doute, il faut considérer chacun comme un porteur sain ET comme une personne fragile. 

Face à Madame Michu, je dois agir comme si j'étais malade et contagieux et comme si elle était fragile. Je dois alors tout faire pour ne pas la contaminer. D'où les gestes barrières et le port du masque, pour la protéger. Mais face à Madame Michu, je dois agir comme si elle était malade et contagieuse ET comme si j'étais fragile. D'où les gestes barrières et le port du masque, pour me protéger.  

 

Sur la gestion de crise par les politiques

 

Dans cette crise, nous avons retrouvé, exacerbés, les problèmes rencontrés dans un passé récent.

 

Ne pas confondre le monde rural et les agglomérations urbaines

 

Nous avons trouvé à l'occasion ducovid19 les absurdités aujourd'hui courantes des décisions prises par des hommes politiques trop investis dans la ville, et qui semblent tout ignorer des problématiques du monde rural.

 

Nous avons le droit de faire nos courses dans des commerces où, même si nous choisissons de garder nos distances, nous sommes astreints à un contact trop proche avec les nombreux imprudents qui n'ont pas accepté la règle d'hygiène proposée. Dont acte. Cela est inévitable.

 

Je vais me promener en forêt. du fait de notre confinement, beucoup des habitants de mon village font le même choix, c'est vrai. Mais la commune est grande et faiblement peuplée. En dix kilomètres de promenade, j'ai rencontré au maximum une famille de quatre personne, plus un couple et un jeune fille seule. Je ne me suis jamais approché à moins de cinq mètres de l'une de ces personnes. Certes, même dans ces conditions, la barrière n'est pas parfaite (voir plus haut, «sur la barrière hygiénique»). Mais la probabilité de risque de contamination, dans un sens comme dans l'autre, lors d'une telle promenade est négligeable face à celle de n'importe quel citadin qui ouvre sa fenêtre pour aérer son domicile. Est-ce vraiment de l'imprudence que d'aller s'oxygéner loin de toute source de contamination potentielle ? A quoi bon interdire ce qui est bon pour la santé et bon pour le moral ? A quoi bon interdire le sport individuel ? Est-ce pour ne pas susciter de jalousie ? Certes, il est normal de demander à chacun une extrême prudence : les urgences sont engorgées, n'allez pas prendre le risque de leur donner du travail supplémentaire. Cette simple recommandation aurait suffit, pourquoi toujours interdire, rendre obligatoire. Le Français serait-il considéré à priori comme un irresponsable et un imbécile ? C'est la déagréable impression qui domine aujourd'hui. Nous sommes tous des imbéciles et seul M. Macron sait où est le bien et où est le mal. 

 

Avec certaines des mesures prises, on se retrouve avec une lourde impression de retour de «l'ordre moral». Que deux jeunes adultes aillent se baigner au lac désert, est-ce si grave ? S'ils sont atteints, vont-ils transmettre le virus ? Ce serait nouveau ! S'ils ne le sont pas, risquent-ils d'être contaminés par les personnes qu'ils n'ont pas rencontrées à moins de cinquante mètres ? Il ne faut pas qu'ils aillent se baigner parce que «c'est mal», parce que c'est interdit, prce que... Pourquoi eux et pas leur voisin ? 

Mais qui empêche leur voisin de faire de même en respectant les gestes barrières, en gardant une grande distance de sécurité ?

Ne pas céder aux intimidations des «racailles»

 Au début du confinement, les Lyonnais se sont changés les idées en se promenant sur les quais du Rhône et de la Sâone. Pour la plupart, ils ont fait cela en respectant les consignes, en maintenant un espace raisonnable entre eux et les autres promeneurs. Cela ne pouvait être que positif : ils n'étaient pas plus «les uns sur les autres» en plein air au bord du rhône que dans leurs immeubles. Les courants d'air passent sous les portes, entre les appartements situés au nord de l'immeuble et ceux situés au sud : le confinement à domicile reste une option à risque dès lors qu'on habite en ville.

Pourtant, on a interdit ces promenades au bord du Rhône. Pourquoi ? parce que certains en ont abusé, se sont regroupés, se sont agglutinés de manière visible. La Police n'est pas intervenue. Les politiques ont préféré taper sur les braves gens obéissants plutôt que s'attaquer frontalement aux vrais irresponsables. Mais voilà, ces derniers ne sont pas des enfants de cœur, on craignait probablement les débordements, les voitures brulée, les pillages de magasin. Bref, les politiques ont cédé à la menace de gens qui seraient mieux en prison qu'au bord du Rhône. Et ce sont tous les Lyonnais qui sont privés des bords du Rhône à cause d'une vingtaine d'autralopithèques au buble ramolli qui font peur à nos politiques. Et qui continuent à se rassembler au bord du Rhône.

 Ne pas prendre parti dans les querelles scientifiques !

Le docteur Raoult propose un protocole. Dans son service, au 30 avril, quinze décès pour 3164 patients traités confirmés. Un pour 210 malades, moins de 0,5%, quand un ministre nous annonçait, quelques jours avant, un taux de 3% sur la France.

Le Conseil scientifique qui entoure le président ne croit pas à ce protocole. Que décider ?

RIEN ! Chaque médecin a plus de connaissance que n'importe quel ministre. Laissons les médecins choisir, ne leur interdisons rien, ne leur imposons rien, et en fonction du résultat, nous verrons bien qui avait raison !

Le port du masque nous protège !

 Contrairement à ce qui est répété à longueur de journée, le masque protège dans le deux sens. En portant le masque je protège les autres, je n'insiste pas, cela est courramment admis.

 Le port du masque me protège, mais à condition de prendre des précautions.

Les rares gouttelettes émises par mon interlocuteur et qui atteindront mon masque seront retenues par mon masque comme les gouttelettes abondantes que j'aurai émises. Les matériaux utilisés, probablement, ne sont pas des clapets à sens unique.

En revanche, si je ne suis pas malade et que mon voisin m'a fait cadeau des gouttelettes contaminées, celles ci-sont piégées dans mon masque qui, du fait de la proximité avec ma bouche, du fait de ma respiration, va devenir de plus en plus humide et rester à une température tiède, favorable aux microorganismes.

Lorsque j'oterai mon masque, il peut frotter sur ma peau, je vais le toucher avec mes mains. Le virus éventuellement présent pourra alors se déposer sur ces surfaces aptes à le conserver quelques temps. 

C'est pourquoi on affirme que le masque ne protège pas le receveur des gouttelettes. Mais si le receveur se lave soigneusement les mains et la peau après avoir enlevé et jeté son masque, alors le risque est proche de zéro. 

 

Publicité
Publicité
25 juin 2019

Profugopli

Traduction du premier chapitre du livre "profugopoli" de Mario Giordano

J'ai réalisé cette traduction car ce livre mérite d'être connu. L'accueil des réfugiés est devenu un business dont la Mafia s'est emparée. En France même, nous sommes en train de "découvrir" ce que les "extrêmistes" nous disaient depuis des années : les MNA (Migrants mineurs non accompagnés) sont très souvent des produits d'importation. Ce sont de véritables réseaux de délinquance qui les font entrer en France et les utilisent pour leur actions criminelles. On le sait, quelques réseaux ont été démantelés. Il en reste trop !

La cité des Réfugiés 

Improvisation et aventuriers

L'accueil ? Les Pompes funèbres, la tarantella et la pèche sportive

L'immigration, aujourd'hui, est un grand gâteau. Tous veulent se la partager. Tous en veulent une part. Pour participer à la fête, au minimum, il faudrait des capacités, de la transparence, de la préparation. Mais il y a l'urgence : on ne peut pas s'arrêter à de telles subtilités. On ne peut pas tout contrôler. Et ainsi, si on creuse le sujet, on découvre que parmi ceux qui gèrent les réfugiés (et les financements connexes) pour le compte des préfectures il y a de tout : l'association folklorique Sicilia Bedda, spécialisée dans la tarentelle, la friscalette (flute sicilienne taillée dans un os de chien) et la guimbarde ; la coopérative qui organise des formation pour les videurs de boîte de nuit et les employés de pompes funèbres ; un institut scolaire pour les prothésistes dentaires ; une association de pêche sportive ; la société spécialisée dans la logistique des entreprises ; un installateur d'équipements hydrauliques ; un ancien Major de l'armée de l'air et son épouse ukrainienne qui tenait une laverie ; une société de dératisation et de jardinage.... Toutes mues par un élan de générosité et de solidarité ? Au vu des réalités, on peut en douter.

L'accueil ? Entre un cours destiné aux videurs et un pour des pompes funèbres (en lien avec un trust dans un paradis fiscal)

«Devenez frigoriste, l'une des professions vertes les plus demandées dans les prochaines années !» Si vous voulez être frigoriste et vous spécialiser dans l'ajustage des serpentins et des machines à glace, venez donc ici : le CSFO (centre d'étude, de formation et d'orientation de Monselice (province de Padoue) offre des formations intéressantes. Vous pouvez aussi y recevoir une formation de pizzaiolo, de vigile, d'auxiliaire de la circulation ou de videur de boîte de nuit. En avant ! Qu'attendez-vous ? «Trouvez un job !» vous enjoint le site internet de la société, qui publie des dessins bizarres, presque des bandes dessinées, et vous promet des résultats quasi garantis. Et si vous ne vous sentez pas portés vers les installations réfrigérantes, la pizza quatre-saisons, ni la sécurité dans les discothèques, ne vous inquiétez pas. Il y a la dernière trouvaille maison : la formation pour les employés de pompes funèbres. Ca au moins, c'est un marché qui ne connaît pas la crise. Et maintenant, vous vous demandez : ne parlions-nous pas de l'accueil des réfugiés ? Que vient faire ici le CSFO, heureuse société de Padoue dédiée à la formation des videurs, des pizzaiollos, et des employés de pompe funèbre ? C'est là que réside le problème. Ce centre de formation, en fait, entre un cours pour les frigoristes et un pour les auxiliaires de trafic routier, a pris en gestion une cinquantaine d'immigrés encaissant pour chacun une contribution de la préfecture à hauteur de 34,89 € par jour. Avaient-ils de l'expérience dans ce domaine ? Non. Avaient-ils démontré une expérience d'action solidaire ? Pas vraiment. Et pourquoi donc le CSFO ? Peut-être que les vigiles en formation pouvaient participer à la gestion des masses ? Les frigoristes allaient-ils refroidir le caractère des Ghanéens ou des Senagalais ? Non ? Et alors ? Pourquoi 50 désespérés ont-ils été confiés justement à cette Srl (équivalent italien de la SARL française) ? Attention ! Selon les documents officiels de la Préfecture de Vicence, le CSFO n'a été l'attributaire d'aucun appel d'offre. La consultation a été remportée par une coopérative ( la «Con Te de Quinto Vincentino»), qui a pourtant rapidement renoncé au juteux cachet de 34,89 euro par jour. Et c'est ainsi que, à pas de loups, les spécialistes des videurs et des pompes funèbres sont entrées dans le jeu. : peut-on laisser se perdre une occasion pareille ? Business is business. Et à la CSFO, on s'y connaît en business.

On s'y connaît en business, c'est vrai, mais pas du tout en accueil. C'est pourquoi les problèmes sont survenus rapidement. Les 50 immigrés ont été placés dans une ancienne colonie de vacances de la commune de Schio (province de Vicence), le centre de Pian delle Fugazze, qui à partir de là, a pris de l'importance dans les chroniques locales. Les conditions dans lesquelles étaient maintenus les réfugiés, en fait, sont à la limite de l'indécence. Et probablement même au-delà des limites de l'indécence.

Quelques conseillers municipaux du PD ont réalisé une inspection le 9 septembre 2015, et leurs accusations ont abouti à une question au parlement. On parle de «dégradations inacceptables», «d'abîmes d'incivilités», «de lits insuffisants», «de sanitaires bouchés», avec «des couloirs inondés», «des équipements hors normes», de malades non soignés, «de l'absence de vestiaires adaptés».

Entre autres, il a été noté qu'il avait été confié à tous les hôtes, en début de séjour, une assiette et deux couverts en plastique, jetables. Pendant des mois, ils ont été contraints de manger là-dedans. Sales et cassés. Honteuse situation ! «Et pas même un verre pour boire !»

Et pensez donc que l'argent de la Préfecture tombait régulièrement dans les caisses de la Srl spécialisée dans les pizzaiole et les videurs. Et ce sont des chiffres modestes. Outre ces 50 réfugiés de Pian delle Fugazze, le CSFO en gérait encore 11 à Monte di Malo, et 20 de plus dans la commune de Valdastico : au total plus de 80, plus de 80 000 euros par mois. Où est passé cet argent ? On peut se le demander d'autant plus que dans les autres structures gérées par la Srl, comme à Pian delle Fugasse, des manquements ont été relevés : hygiène déplorable, nourriture insuffisante. Et dans les autres structures aussi, ont éclaté des mouvements de protestation. Le Maire de Monte di Malo, par exemple, parle d'appartements impraticables, de l'absence de tout programme d'insertion (d'autre part, beaucoup réagissent ainsi : «ceux-là sont des Sénégalais, ils seront surement expulsés. Pourquoi devrions-nous les intégrer ?»)

Il est évident que nous sommes face à un cas typique de tour de passe-passe économique : il s'agit de l'escamotage de la contribution d'état. l'Abracadabra de l'immigré perdu. En pratique : l'argent sort de la poche des contribuables, passe dans les Préfectures, et finit dans les poches de la Srl, même s'ils ne correspond pas au service adéquat. Y a-t-il quelqu'un qui spécule ? Quelqu'un qui y gagne quelque-chose ? La clarté serait de rigueur. Pourtant le dernier bilan du CSFO disponible à la chambre de commerce est celui de 2011, quand la SARL ne s'occupait pas encore d'immigrés. Elle présentait alors un chiffre d'affaire plutôt modeste (117 000 euros) et un exercice déficitaire de 8375 euros. Les bilans suivants ne sont pas consultables. Mais peut-être que cette donnée est sans importance : la société qui gère l'accueil de 80 réfugiés dans la province de Vicence a 86 % de son capital dans le trust Calvet, un fond assujetti aux lois de Jersey, île de la Manche célèbre dans laquelle prospèrent des sociétés off-shore et où il n'y a pas de taxe. On dit que l'accueil ne rapporte pas grand-chose, si ce n'est de faire gagner le Paradis. Mais ce paradis-là, fiscal, rapporte.

L'accueil ? C'est l'affaire de l'installateur de dispositifs hydrauliques, en lien avec Miss Pays du Vésuve.

En revanche, c'est un entrepreneur quinquagénaire de la province de Naple qui a fait main basse sur les réfugiés ; il s'appelle Pasquale Cirella. Il a l'habitude de faire les choses en grand. Pour vous donner une idée, entre avril et juin 2015, il s'est fait attribuer par la préfecture 460 immigrés en douze consultations différentes. Le compte est vite fait : plus de 15 000 euros par jour, presque 500 000 euros par mois. Et en vérité, ce n'est pas rien pour sa société qui, en peu d'années, a multiplié son chiffre d'affaire : en 2009, elle facturait 44 000 euros, en 2014 elle a facturé 5 568 000 euros, c'est-à-dire 126 fois plus...

Mais qui est Chirella ? un bienfaiteur désintéressé ? Un missionnaire de la solidarité ? Un disciple partenopéen (napolitain) de Mère Thérésa de Calcutta ? Allons donc ! Il a démarré comme installateur de systèmes hydrauliques et de chauffage. En 2001, il crée une entreprise de systèmes électriques. En 2003, il passe au secteur hôtelier et fonde la société Family Srl pour «la gestion d'hôtels, pensions, restaurants, pub, pizzerias, bar et discothèques». Mais cette activité, évidemment, ne décolle pas. C'est à ce moment que surgit l'idée géniale : se lancer dans l'accueil. Et en faire son activité principale. En fait il est écrit dans le bilan de la Family Srl de 2014 «l'urgence des réfugié est l'objet principal de notre société». Compris ? L'objet prinicpal ! Adieu les restaurants, les auberges, adieu les pub, bars et discothèques. La Family gère l'accueil d'urgence des réfugiés. Ainsi, le chiffre d'affaire est multiplié par 126...

Mais comment la Family a-t-elle pu remporter toutes les consultations de la Préfecture ? Très simplement. Elle se présente généralement avec une coopérative sociale nommée New Family. Ils forment ce que, dans le jargon des affaires on appelle une ATI, (associazione temporanea d'impresa) une association Temporaire d'Entreprises : Family et New Family, la Famille et la Nouvelle Famille. Pour une activité située à Giugliano, terre connue pour d'autres «familles» (Giugliano se trouve à proximité de Naples, territoire fortement touché par le phénomène mafieux. La Mafia y est parfois appelée "la famille") , on aurait pu choisir un nom plus pertinent, moins évocateur. Mais c'est ainsi, la Family et la New Family ont raflé les appels d'offres et ont réparti les immigrés dans toute la zone : Hôtel La costiera d'Argerola, Hôtel Garden Rose de Marano, immeubles locatifs Sapzaini, à Giugliano, Villa Angelina à Castellammare di Stabia...

Pourquoi l'association entre ces deux strucures est-elle si forte ? Pourquoi sont-elles quasiment imbattables ? Pourquoi sont-ils si convaincants ? Peut-être sont-ils spécialisés dans l'accueil ? L'ancien installateur de systèmes hydrauliques n'a certe aucune expérience en la matière. On pourrait supposer que ceux de l'entreprise sociale aient cette compétence. Mais la présidente de cette dernière au moment de la signature, était Daniela Carotenuto, qui a un CV d'un autre genre : en réalité elle était speakrine à la RAI, présentatrice de concours de beauté, chorégraphe de défilés de mode, elle avait été élue miss Vésuve, «Miss Modela Domani Campania» ; elle a à son actif d'autres émissions de télé importantes : «tranches de soleil», sur TeleCapri et une parodie de la RAI sur TV Luna. Pas forcément la formation idéale pour être choisie par la Préfecture et gérer des réfugiés, qu'en pensez-vous ?

Effectivement, l'expérience acquise à TeleCapri n'a pas suffit à éviter les problèmes. En Août 2015, éclata une révolte d'une foule de réfugiés que l'entreprise attributaire Family-New Family avait placé au Di Francia Park, un restaurant luxueux pour les cérémonies, transformé en lieu d'accueil. Des tensions, des affrontements, des routes occupées, du matériel brûlé. En effet le logement n'était pas idéal. Le Di Francia Park n'a pas de chambre à coucher, mais des lits de camps grossièrement empilés dans la salle de restaurant où sont hébergées 300 personnes. Au reste, pour gagner 5 millions et demi d'euros d'une manière ou d'une autre, il faut bien économiser, non ? L'ex installateur et Miss Vésuve sont ainsi faits . Et même si le 9 novembre 2015 elle a quité sa charge de présidente, même si en janvier 2016 le centre a été évacué et mis sous séquestre, l'entreprise n'a pas cessé son activité : heureusement pour elle, l'urgence demeure. Et comme on l'a vu, «l'urgence des réfugié est l'objet principal de notre société».

L'accueil ? C'est l'affaire la société de logistique pour les entreprises.

De la mise en place d'installations électriques à la logistique pour les entreprises. Mais oui : le marché de la logistique et du déménagement participe lui aussi au grand bal de la pseudo solidarité. En effet, le 24 janvier 2015, La préfecture de Piacenze distribue par appel d'offres un joli paquet de réfugiés. Il y en a 314 au total. L'appel d'offre sera partagé en 12. Associations de volontaires ? Pieuses dames de Saint-Vincent ? Bons Samaritains ? Allons donc ! Aux trois premières places, avec respectivement 65, 50 et 40 immigrés, on trouve trois Srl, sociétés à responsabilité limitée. Deux gèrent des hôtels, la troisième a pour objet social «les services logistiques relatifs à la distribution des marchandises». Elle s'appelle Lia Srl et a été créée à Lucera (Province de Fogia) où elle a encore un bureau, bien que le siège social soit aujourd'hui à Bergame.

On ne sait pas grand-chose sur la Lia. Elle a été créée le 29 octobre 2014, peu de mois avant sa participation à l'appel d'offre de la Préfecture. Son président est Ivan Falco, un bergamasque de cinquante-deux ans, propriétaire d'une agence immobilière. Aucun bilan n'a encore été présenté au registre des entreprises. Mais l'objet social est clair : «logistique pour les entreprises». Mais alors, pourquoi donc la préfecture attribue 40 réfugiés à cette société ? Sur la base de quelles compétences ? de quelle expérience ? Quelles analogies y a-t-il entre la logistique des entreprises et l'accueil ? Peut-être que les différences entre le transport des marchandises et la gestion des étrangers ont échappées au préfet ? Pourquoi s'être tourné vers une société de Lucera avec son siège à Bergame ? N'existerait-il donc aucune alternative sur le territoire d'Emilie-Romagne, si riche de volontaires et de générosité ? Se devait-on de confier cela à une société à peine créée et partagée entre les Pouilles et la province de Bergame ?

 

On ne connaît pas les raisons de ce choix, mais on en connaît les effets. La Lia Srl, effectivement, a placé 15 immigrés dans un gîte rural à Zavatarello, dans la province de Pavia, et 25 autres dans un gîte rural à Castell'Aquarto, dans la province de Plaisance. Le propriétaire de ce dernier, en septembre 2015, va se plaindre à la Télé de n'avoir pas été payé depuis trois mois. Il révèle le contenu de l'accord pour la location de la structure : 1000 € par mois plus les charges. Tout compte fait, pour 25 migrants hébergés à Castell'Arquato, la société de Lucera encaisse 26 250 € de la préfecture, (25 fois 35 € par jour) et devrait en payer 1000 de loyer. Même en les versant régulièrement et en les rajoutant aux autres dépenses, combien reste-t-il de marge ? Contactés au téléphone par la chaine de télé «Dalla vostra parte», les responsables de la Srl ont nié les profits importants. Ils ont déclaré que «pour en faire il faudrait plus d'immigrés». Mais qui exclut qu'il ne puisse en avoir d'autres ?

De la logistique pour les entreprises à la logistique pour les Préfectures, au fond, la marche n'est pas haute : il s'agit toujours de déplacer quelque-chose. Des biens ou des réfugiés, cela ne fait guère de différence.

L'accueil ? Le groupe folk Sicilia Bedda, spécialisé dans la Marranzannu et la Tarantelle s'en occupe.

L'accueil ? C'est une Tarentelle. Des tambourins et des mandolines. Cela vous semble étrange ? Peut-être, mais c'est une réalité. De fait à Salemi, dans la province de Trapani, un centre d'accueil pour les étrangers est géré directement par l'association folklorique Sicilia Bedda (Belle Sicile, en patois sicilien), spécialisée dans la danse «a chiovo» et la tarentelle, célèbre pour ses spectacles avec «friscalettu (flute sicilienne) , bummulu (Amphore musicale de Sicile : le son en est obtenu en soufflant dedans, comme on pourrait faire de la musique en soufflant dans une bouteille.) , guimbardes, tambourins et mandolines», au riche répertoire de chansons siciliennes, de Vitti' na crozza (j'ai vu un crâne) à Vola vola palumedda (vole, vole, colombe). Plus, évidemment, la célèbre chanson Mungibeddu (nom local de l'Etna) («di Mungibeddu tutti figghi semu», de Mungibeddu nous sommes tous fils) qui évoque, pour le Sicilien, une montagne. Exactement comme la montagne d'argent qui circule autour du business des immigrés, surtout dans ce coin-là. Sicilia Bedda, ce n'est pas que du folklore.

A Salami, pour illustrer cela, il y a au moins cinq centres d'accueil. Pour une population de 11 000 habitants, ce n'est pas rien. Mais que voulez-vous y faire ? il y a l'urgence, il y a un Préfet qui connaît bien la ville, il y a un beau gâteau de subventions à distribuer. Hop là ! les jeux sont faits ! A peu près tous participent la fête des réfugiés, même ceux qui n'ont que peu de compétences dans ce domaine. Pour ainsi dire, même ceux qui s'y connaissent mieux en accordéon qu'en accueil. Comme, justement ici, le groupe folklorique Sicilia Bedda, qui a obtenu de la Préfecture une quarantaine de réfugiés, et de la commune les locaux pour les accueillir : un ancien lycée agricole, concédé à titre gratuit. Un coup à jouer du tambourin, oui, pour la fête !

Je comprends que puisse surgir le doute : une association dédiée à la tarentelle et à la guimbarde serait la mieux à même de gérer des immigrés ? Peut-être pas. Mais en Sicile il y a longtemps qu'on a cessé de se poser ce genre de questions : en 2014 par exemple, on a découvert une association qui avait pris la tutelle de 94 réfugiés puis, n'ayant pas d'autre local pour les héberger, les faisait dormir dans un night-club, le Tropicana de Ragusa. Protagoniste de cette entreprise inoubliable la coopérative Villa Salus, dirigée par Giovanni Occhipinti, un gros bonnet de Forza Italia, mais aussi entrepreneur touristique de la zone. Mais pourquoi lui confier des réfugiés, justement à lui ? Et pourquoi le laisser les héberger au Tropicana ? Le Préfet a expliqué, un peu gêné : «je ne savais pas qu'il s'agissait d'une salle de danse, ce n'était pas écrit sur les rapports techniques qui nous avaient été présentés».

C'est sûr : comment distinguer un night-club d'un centre d'accueil ? Cela doit être difficile. Et même, cela devait être impossible dans la Sicile du grand chaos de l'immigration, où il peut même arriver de confondre un permis de séjour avec une guêpière. Ne vous en étonnez pas : ici tout arrive. Ici, il arrive même que 245 mineurs soient confiés à une coopérative qui se nomme comme une chanson de Paolo Valesi : La Force de la Vie, et qui jusqu'au moment de l'engagement ne pouvait invoquer que la gestion d'hospices de vieux. Résultat ?

Les mineurs ont été flanqués dans un bus, ont voyagé toute une nuit, et ont débarqué à Caltagirone, à la Villa Montevago. «Structure inadaptée» a tonné la commune. «Tout est en règle» a répliqué la coop. Trois mois plus tard, le centre d'accueil a été démantelé pour cause d'inefficacité manifeste, et les jeunes ont été répartis çà et là. Une autre coopérative naquit alors, sortie de la côte de La Force de la Vie : ils l'ont appelée La Vie est Maintenant. De Paolo Vallesi à Claudio Baglioni (Paolo Vallesi et Claudio Baglioni sont deux chanteurs italiens). D'un titre de chanson à un autre. Même si on a l'impression qu'en Sicile, en matière de réfugiés, c'est toujours la même musique, la même rengaine.

Accueil ? A la place du laboratoire scientifique (et du centre ornythologique Centro Anatre Mediterranee)

Tout peut être utilisé pour l'affaire des réfugiés. Même un laboratoire scientifique. C'est arrivé à Penne, dans la province de Pescara. Le «Lapiss» est un petit joyaux, inauguré en 2010 pour offrir une formation complète aux employés du secteur de l'environnement. Un centre technique, en somme, une oasis naturelle d'avant-garde, un pôle d'excellence pour la recherche sur les sujets délicats, comme la biodiversité et les écosystèmes. Pourtant, à partir du 27 août 2015, le laboratoire Lapiss a changé de destination, au moins en partie : il est devenu un centre d'accueil. Et il héberge une quarantaine d'immigrés. La science peut attendre, contrairement aux 35 euros par jour et par immigré.

C'est la Cogecstre qui encaisse, une coopérative «spécialisée dans l'environnement depuis 1987», et qui a réalisé ici des projets importants, comme le Centre Lontra, le Centro Anare Mediterranee, l'Etang aux Amphibies, la Zone des Tortues communes et le Jardin des papillons. Un petit empire de la nature qui arrive à un chiffre d'affaires de plus d'un million d'euros (1 080 544 € en 2013), avec de nombreuses contributions régionales et européennes. Mais pourquoi la Cogecstre, qui s'occupe de l'étang des amphibies s'occupe-t-elle de celui des immigrés ? Pourquoi s'est-elle présentée à la préfecture pour demander à participer à l'appel d'offre ? Pourquoi est-elle passée de la loutre au Sénégalais, et du papillion à l'Ivoirien ?

La réponse, comme toujours, est à rechercher dans les bilans financiers. En fait, en 2010, quand la coopérative a reçu de la commune l'immeuble dédié au laboratoire d'avant-garde, elle s'est endettée pour le mettre en service : 306 292 euros, une belle somme. A vrai dire, elle a aussi obtenu le droit de louer la structure pour des congrès, des rencontres de chercheurs, des symposiums, des ateliers scientifiques. Mais évidemment les recettes ont été plus faibles qu'attendues. Et donc, tant pis pour la révolution verte : faisons fi de la science, mieux vaut héberger des immigrés. ne serait-ce parce qu'ils sont plus nombreux. Et plus rentables.

En effet, le gâteau est est appétissant : 40 réfugiés à 35 euros par jour pendant quatre mois (de septembre à décembre 2015) rapportent 168 000 euros, plus de la moitié de la dette contractée par Lapiss. Une occasion à ne pas laisser passer. Il est juste dommage que ce laboratoire ait été aussi financé par des fonds régionaux, et évidemment pas pour devenir un centre d'accueil. Résultat ? La Cogecstre, «spécialisée dans le secteur de l'environnement» aura de nouvelles recettes. Mais le prix en est élevé : il y a le risque que, entre l'ornythologie méditerranéenne et les tortues communes pointent les habituels dindons : les contribuables, évidemment.

L'accueil ? C'est l'affaire de l'institut d'ondotologie

Descendons à Caserta. Ici, en mars 2015 a été lancé un gros appel d'offre pour l'accueil de 1280 immigrants, un gâteau de 10 millions d'euros (10 752 000 pour être exact). Evidemment, beaucoup ont candidaté pour un tel marché. Et parmi eux est même apparu, pensez donc, une école d'ondotologie. Il s'agit de l'Institut Paritaire de Formation Santa Croce Coop, situé à Castellamare di Stabia (province de Naples). A la vérité, Santa Croce ne se limite pas aux cours pour les élèves dentistes. Dans ses murs il y a aussi l'institut professionnel pour les opérateurs en ophtalmologie, un institut technique du tourisme, une école primaire, une école maternelle, «des laboratoires modernes, des salles de classes lumineuses, un enseignement sérieux et régulier». On veut bien y croire.

Mais sur quels bancs les réfugiés vont-ils prendre place ? Finiront-ils derrière le tableau, en compagnie du concierge ?

L'Institut Paritaire de Formation Santa Croce Coop a participé au troisième et au cinquième lot de l'appel d'offres de la Préfecture de Caserta en mars 2015. Il est arrivé quatrième pour un lot, deuxième pour l'autre. En tout il s'est vu adjugés 58 réfugiés. Mais on ne peut pas dire que la gestion en soit exemplaire : pour 24 d'entre eux, par exemple, elle a loué une maison à Cellole, à 100 kilomètres de son siège. La maison s'est rapidement révélée inadaptée, non équipée, avec une structure inexistante («il n'y a même pas un lit pour tous» selon le Maire après une première inspection). De plus, les opérateurs ont semblés incapables de gérer la situation qui, de ce fait, est rapidement devenue explosive. Des protestations en tous genres ont explosé. Quatre mois plus tard, la maison a été fermée et les étrangers ont été transférés. Considérant que nous parlons ici de dentistes, nous pourrions nous permettre une boutade : ils s'y sont cassé les dents10. Mais subsiste un sérieux doute : Qui a eu l'idée de confier des immigrés à un institut spécialisé dans les appareils dentaires en tous genres ?

Entre autres, derrière l'institut semble se cacher un personnage plutôt connu dans les chroniques judiciaires. C'est en tout cas ce qui est suggéré par une question parlementaire présentée par Arturo Scotto , du SEL (Sinistra Ecologia Libertà, parti politique italien de gauche). Il s'agirait de Francesco Paolo di Martino, déjà impliqué dans le scandale des déchets de Campanie, et sur lequel le Procureur de Naple enquête pour de fausses factures. «Pour ses associés, c'était Beckenbauer. Dans le pays, c'était Zorro» écrivait de lui le journal «La Republica» le 18 avril 2013, quand il a été appréhendé. «L'épilogue, hier quand l'ex Zorro-Backenbauer a été arrété dans sa lumineuse maison de Parioli, à Rome».

A l'occasion de cette enquête, Zorro di Martino a été accusé d'utiliser l'établissement privé Institut Santa Croce pour des opérations fictives. C'est ce même institut Santa Croce qui deux année plus tard remporte la consultation en vue de l'attribution des étrangers.

L'accueil ? après le photovoltaïque et les laveries automatiques.

Entre Mantoue et Vérone, presque 200 réfugiés ont été confiés à la Coopérative d'Assistance Serena. Fondée en 2011 pour s'occuper des handicapés, elle a ajouté en 2013 la qualification d'entreprise agricole pour la culture céréalière et, en 2015, elle a pris la succession dans la gestion de deux auberges, le California, à Ostiglia et le New Garden à Quigentole (Ostiglia et Quigentole sont deux villes sur le Po, à l'est de Maontoue). Handicapés, céréales et hôtels : c'est parfait, non ? Exactement ce qu'il faut pour devenir un point de référence en matière d'accueil des immigrés. En fait, elle en a obtenu 80 de la Préfecture de Mantoue (à partir du 1er avril 2015) et 108 de plus de la Préfecture de Vérone. Ces derniers ont été répartis sur quatre sites différents, parmi lesquels l'auberge Il Bartoccolo (le Brocolis) et l'agrotourisme Anatra Felice (le canard joyeux).

La Coopérative d'Assistance Serena a son siège à Vérone, au 13 de la rue Cristofoli, adresse qui est également celle de son président. Il s'appelle Francesco Caso, 66 ans, originaire de l'Avvelino(une Province de la Campanie, Région du sud de l'Italie) . Selon le journal Corriere del Veneto, il serait un ancien major de l'armée de l'air italienne, mais dans sa vie, il a touché à tout, ouvrant puis refermant au moins 19 sociétés, principalement des bars, des pub, des restaurants, mais aussi des sociétés d'intermédiation, de commercialisation de produits maritimes, d'installations photoélectriques. La vice- présidente est ukrainienne. Elle a un lavomatic à Vérone, la «Rapide de Gryshyna Svitlana». Mais cette dernière est fermée. La gestion des immigrés, là encore, n'est pas exempte de problèmes. En particulier, au New Garden de Quingetole, en avril 2015, une révolte a éclaté. Les journalistes sont accourus. Francesco Caso a bavardé avec eux et a raconté en avoir eu l'expérience au Rwanda et en Suisse. Il leur a dit sèchement : «du Business ? Quel Business ? Prenez-les donc ! Essayez donc de gérer ces personnes !». Pourtant, malgré révoltes et protestations, l'impression est que ses affaires ne marchaient pas trop mal. Lui parle d'un «chiffre d'affaire

15  qui oscille entre un million et un million et demi». Difficile de le savoir puisque le bilan n'est pas publié, les coopératives n'étant pas astreintes à le faire. Mais en 2015, probablement, les encaissements ont été supérieurs au million évoqué dans l'interview. Il suffit de faire deux calculs : pour les 80 immigrés de Mantoue, la Serena reçoit 759 000 euros de la préfecture. Et pour les 108 de Vérone, 1 135 135 euros. Donc presque 2 millions d'euros. Probablement beaucoup plus que ce que rapporte un bar quelconque de province ou des installations photovoltaïques, ou ncore les lavomatic La Rapide de la vice-présidente Svitlana. Alors, pourquoi se plaindre ? Vivent les réfugiés ! Si cette urgence se prolonge, l'entreprise de l'ancien major ne sera pas contrainte à mettre la clé sous la porte. Contrairement aux 19 précédentes.

L'accueil ? C'est l'affaire de l'ancien conseiller municipal et du typographe.

Il éclate : «Ca suffit, ces coûts dus à la politique !» «Savez vous combien je gagne ?» Suspens. «Je gagne 81 € par an !» Et pour ne laisser aucun doute, il montre son bulletin d'indemnités. C'était en août 2011. Emanuele Ghionzoli, alors conseiller municipal du Parti Démocrate à Fabbriche di Vallico, petit village de 562 habitants dans la montagne du Garfagnan, voyageait vers Rome pour l'une des nombreuses manifestations des communes contre les coupes du gouvernement. Quatre ans plus tard, en août 2015, Emanuele Ghionzoli est à la tête d'un petit empire de la solidarité : son association «Participation et Développement», de fait, gère 109 réfugié pour le compte de la Préfecture de Grossetto (à 33 € chacun) et 20 autres pour le compte de la Préfecture de Lucca (à 32,95 € chacun). Cela représente 127 546 euros par mois. Annuellement, cela représenterait un peu plus d'un million et demi d'euros. Presque 20 000 fois ses indemnités d'avant. Pas trop mal, non ? Participation et Développement a été inscrit au registre du bénévolat en 2012. Auparavant, l'ex conseiller municipal avait essayé de s'occuper d'un peu de tout : une société d'énergie, une agence immobilière, une cabinet d'odontologie. Mais rien qui ait eu le succès de l'association de bénévoles : ouverte au même siège que l'ancienne entreprise individuelle Cosmos d'Emanuele Ghionzoli, elle n'est pas inscrite au registre du commerce, ne publie pas de bilan bien qu'elle gère l'argent des contribuables et signe des conventions avec différentes communes du secteur. Et certes, les affaires ne vont pas trop mal. A tel point qu'en septembre 2015, elle a élargi son horizon hors de sa Toscane, remportant un appel d'offre pour la gestion de réfugiés dans la province de Sassari. Ainsi, le Chiffre d'affaire a pu encore progresser. C'est autre chose que la miserable indemnité d'un Conseiller municipal !

Au fond, la question est juste de savoir se débrouiller. L'urgence réfugiés, pour se débrouiller, est parfaite. Il suffit de la saisir par le bon bout. Tout comme l'a fait Renato Ferrari, ancien typographe de Robbio à la retraite, dans la province de Pavie. Dans sa vie professionnelle, Ferrari a fait un peu de tout, y compris chasseur d'affaires et agent d'assurance. Lui aussi a été Conseiller municipal. Le 5 août 2015, il a carrément eu une illumination : il s'est découvert une âme de volontaire et a fondé la coopérative Omnibus. Juste à temps pour signer la convention avec la préfecture de Pavie. Que voulez-vous y faire ? La fortune sourit aux audacieux, et parfois favorise les généreux. Ainsi, une semaine après sa naissance, la coopérative de l'ancien typographe put déjà accueillir ses 18 réfugiés qui furent placés dans deux appartements loués pour l'occasion à Cozzo, autre petit village de la province de Pavie. Le Maire de Cozzo, pour trester franc, avait dénoncé le caractère inadapté des locaux ; il y aurait eu des plaques d'amiante dans l'un d'eux. Mais l'ancien typographe passa outre : avec 18 500 € par mois, garantis par la Préfecture, les recettes sont sures. Et quand les retraites n'augmentent plus, il faut bien trouver autre chose...

L'accueil ? C'est l'affaire de l'ancien Maire séducteur qui balaye les rues

On l'appelle «le Maire séducteur» depuis que, d'après ce qu'on raconte, une maîtresse trahie a monté les escaliers de la Mairie pour lui mettre une claque. Mirko Betti, quadragénaire, ancien premier édile, a passé dix ans à la tête de sa commune avant de laisser la place à son successeur en 2014. Nous sommes sur l'Appenin- Forlivese, à Portico et San-Benedetto, 772 habitants, petit centre célèbre pour son abbatiale moyenageuse, pour la cascade citée par Dante dans la Divine Comédie, et sa foire aux fruits des bois. Dans l'été 2015, 40 réfugiés sont arrivés ici : ce n'est pas rien eu égard au chiffre de la population locale. Et de plus, il étaient plutôt nerveux. A tel point qu'en septembre 2015 ils ont occupé la Mairie, celle-là même où Miko Betty avait régné sans partage pendant dix ans.

Quand la révolte a éclaté cependant, le séducteur n'était plus Maire. Il était déjà passé à la gestion de l'accueil. En fait, peu de temps avant la fin de son deuxième mandat, après avoir échoué à devenir secrétaire du Parti démocrate de Forni, il a eu l'idée de monter une coopérative, l'Aquacheta Onlus, qui s'occupait de «balayage de rues et des places». Il y a de quoi sourire en lisant le bilan de la première année. Il dit explicitement que la coop travaille dans trois secteurs : «l'activité de balayage des voies publiques, l'assistance aux migrants et l'activité de prestataire en lavage», c'est-à-dire retirer le linge sale et et rendre le même, une fois propre. Vraiment. Que faites-vous ? Nous balayons les rues, nous accueillons les étrangers et nous retirons le linge sale. C'est plus-ou moins la même chose, non ?

L'Aquacheta, par ailleurs, n'a pas reçu l'attribution de l'appel d'offre de la Préfecture, mais de cette commune même de Portico et San-Benedetto. Et cela aussi, c'est intéressant : une personne est maire pendant dix ans, et quand elle ne peut plus être réélue, elle monte une coopérative qui devrait balayer les rues, mais puisque les immigrants se présentent, pourquoi ne pas en profiter, elle signe la convention avec la Commune. Le mécanisme déniché est ensuite vraiment génial : la Préfecture paye 34 euros pour chaque immigré accueilli, mais la coopérative n'en encaisse que 24 pour le logement et la nourriture ; il y a encore 2,5 euros pour le réfugié. Le reste (7,5 euros par jour et par réfugié) reste dans les caisses de la Commune. N'est-ce pas merveilleux ? Ainsi tout le monde y gagne. L'ancien maire qui s'est trouvé un emploi à la hauteur pour un Don- Juan, et son successeur qui l'en remercie sincèrement.

L'accueil ? C'est l'affaire du géomètre de la Brianza(Région historique au nord de Milan) et de l'Homme du nettoyage d'Avellino (ville à l'est de Naples).

Giani Avanzi est un géomètre de la Brianza qui a un CV respectable dans le domaine de la construction : il revendique une liste impressionnante de travaux, de la direction du chantier du Parking public de Mandello al Lario (Commune sur le bord du lac de Lecco, dans le nord de l'Italie) au projet d'appartements à Lentate, Guanzate, Cogliate et Seveso. Sur son site internet, il garantit la précision absolue des relevés typographiques, thermographiques, hygrométriques et sclérométriques (la sclérométrie est une mesure de dureté, notemment utilisée en géologie). Il est clair que ce sont des activités fondamentales. Mais qu'est-ce que l'accueil vient faire là-dedans ? Pourtant, la Préfecture de Monza a attribué deux appels d'offres en 2014 pour la gestion de réfugiés : un pour lui seul (48 406 euros) et un bien plus substantiel (978 880 euros) en partenariat avec deux coopératives.

Formellement, ce n'est pas Giani Avanzi qui a participé à l'appel d'offre et l'a remporté, mais son Bureau d'études D&G Research Humanitary association sans but lucratif, adossée au bureau d'études D&G Project et à l'entreprise de travaux publics D&G Contracts. Visiblement des activités de géomètre. Et toute avec le même siège : Villa dei Fiori Club-House à Seveso, un bel immeuble des années vingt, complètement rénové, avec 1000 m2 de superficie et où on trouve un peu de tout, des salles de réunion pour les entreprises, des salles pour les anniversaires, une zone de relaxation, des ateliers, un laboratoire de créativité, une discothèque. Et l'accueil des réfugiés.

A cette intention, le bureau d'étude D&G a publié un «communiqué institutionnel» pour la «prise en charge d'immeubles résidentiels à destiner à une activité d'accueil». Il précise, très exactement : Quiconque est intéressé par la mise à la disposition de l'organisme d'immeubles sans revenus (libres ou à à remettre en état) peut faire parvenir sa proposition. L'annonce concerne tout le territoire national. Vous voulez investir en faisant le bien . Venez donc nous voir !» C'est parfait : vous avez des logements vacants ? des maisons vides ? des taudis inutilisés ? Le géomètre Avanzi est celui qui correspond à votre cas. Avec le cœur dans une main, le portefeuille dans l'autre.

Toute la question est là : vous voulez investir en faisant le bien ? Cette question posée par le géomètre de la Brianza dans sa Villa dei Fiore Club-house, Aniello Esposito a dû se la poser de l'autre côté de l'Italie, à Teora, dans la Province d'Avellino. Aniello , trente-quatre ans, est administrateur de l'entreprise de nettoyage Delta Srl. En avril 2015, en fait, il a gagné l'appel d'offres de la Prefecture de Crotone (troisième lot) pour un total de 46 réfugiés, au prix modique de 33 euros par jour. Soit 554 000 euros par an. Une belle somme. «Je suis mon employeur» écrit-il sur son compte Facebook. Et cela se comprend : celui qui est son propre employeur veut toujours investir pour le bien. Pour les autres, c'est possible. Pour son entreprise dans tous les cas.

Ce n'est pas la Delta Srl qui a gagné l'appel d'offre, mais l'entreprise individuelle Esposito Aniello, une société créée le 30 décembre 2014. A noter : la publication de la consultation est datée du 17 décembre 2014, soit treize jours plus tôt. Donc, en bref : la Préfecture de Crotone ouvre officiellement une consultation pour les réfugiés le 17 décembre, Esposito Aniello citoyen d'Avellino monte une entreprise en treize jours, l'inscrit à la chambre de commerce, participe et gagne la consultation. Avait-il de l'expérience dans ce secteur ? Il semble que non. Avait-il déjà accueilli des réfugiés ? Il semble que non. L'homme de la Delta Srl, entreprise de nettoyage de Teora, s'était antérieurement occupé d'études commerciales, de manutention de marchandises et semble-t-il, a été associé dasn une entreprise immobilière, activités toutes exercées en Campanie et assez éloignées de la gestion des immigrés. Pourtant, concernant les réfugiés en Calabre, il a réussi à écraser tous ses concurrents. Du côté de Crotone, évidemment, on lui voulait du bien. Nous le prouve le fait que, outre les consultations de la Préfecture, l'entreprise individuelle de cet entrepreneur trentenaire d'Avellino a encore obtenu la gestion du centre San Antonio de Ciro Marina, celui pour les étrangers mineurs non accompagnés, financé avec les fonds prévus par le ministère du travail, et organisé par la commune calabraise. En juin 2015, Esposito a encaissé une belle somme de 340 230 euros. Somme respectable, non ? Dans la délibération communale, il apparaît entre autres que «l'activité principale» de l'entreprise individuelle Aniello Esposito est l'activité «d'assistance sociale». «Activité principale» : joli, non ? Evidemment, elle est née de l'occasion qui se présentait, treize jours avant la publication de l'appel d'offre de la Préfecture. Et de quelqu'un qui, jusqu'alors, s'occupait de nettoyage. Pourquoi personne n'en parle ? Au moins quand il s'agit d'enfant, ce serait trop demander qu'exiger un peu de sérieux ?

L'accueil ? C'est l'affaire de l'entreprise de dératisation.

A propos de nettoyage. A Florence, en juillet 2015, la gestion de 141 réfugiés a été confiée par la Préfecture à la Mc Multicons de Montelupo Fiorentino (Montelupo Fiorentino est une commune proche de Florence), une société qui s'occupe justement de nettoyage d'ouvrages publics et d'entreprises, de nettoyage environnemental, de dératisation, de désinfection et de jardinage. L'appel d'offre a été remporté par l'intermédiaire d'une autre société, les Services Toscans, qui a débuté son activité en juin 2015 et s'est occupée de «logistique, gestion de magasins, de préparation de commandes, de chargement et déchargement de marchandises». Les deux entreprises sont dirigées par Stefano Mugnaini, un quadra d'Ampoli (Ampoli est une ville de Toscane, non loin de Florence) qui, dans sa jeunesse, s'est occupé un peu de tout, de l'immobilier à la manutention de marchandises en passant par la location de matériels de transport fluvial.

Sa société Mc Multicons avait déjà remporté un appel d'offre avec la Préfecture de Florence en octobre 2014 pour le nettoyage et la désinfection du commissariat de Sesto Fiorentino (§Ville située au nord de Florence). Ainsi, quand en juin 2015 il fut possible de soumissionner à l'appel d'offres pour la gestion de réfugiés, on s'est dit : pourquoi pas ? Au fond, qu'y a-t-il comme différence entre le nettoyage des chiottes et l'accueil des africains ? Il est vrai que l'appel d'offre demandait une expérience en la matière, mais venez quand même ! À la Mc Multicons, on facture chaque année 3 millions d'euros pour la dératisation, la désinfection et le jardinage. Et Mugnaini a encore une expérience associative. (Mc Multicons pour le social) qui s'occupe des détenus et des personnes en difficulté. Ca peut suffire.

D'autre part, mettez-vous à la place de la Préfecture de Florence. Ils ont publié leur consultation en février 2015 et en juin, toutes les places proposées étaient déjà remplies. Le Ministère de l'Intérieur continuait à envoyer des gens, on ne savait plus où les mettre. En juillet 2015, ils ont demandé de l'aide à un peu tout le monde. Il y a de la place ? En avant ! On ne va pas trop dans le détail quand l'urgence est là.

Et voici ce qui est arrivé. Une partie des 141 immigrants confiés à la Mc Multicons (36 pour être exact) ont fini dans une vieille ferme abandonnée, un bâtiment en ruine loué à un marquis de la région, , pleine de moisissures, de rouille, de platras, d'araignées et de saleté. «Nous n'avions pas encore fini les travaux» se justifia la Mc Multicons. Et quand les photos de la honte ont été publiées dans la presse locale, il se sont immédiatement lancés dans la recherche d'une solution. Mieux vaut ne pas prendre de risques : 141 étrangers à 30 euro par jour valent 126 000 euros par mois. Qui peut se permettre de s'en priver ? A la Mc Multicons, ils n'ont pas l'expérience de l'accueil des étrangers, mais savent très bien chasser les rats. Et peut-être la crise.

L'accueil ? C'est l'affaire de la société de pêche de Vibo Valentia (nom d'une ville et d'une province de Calabre)

Et si tous, enfin, allaient pêcher le réfugié parce que la société de pêche ne veut plus tirer le diable par la queue ? Nous sommes à Vito Valentia, en Calabre. L'association, faute de mieux, a eu le bon goût de changer de nom : dans la décision de la Préfecture, en date du 22 juillet 2015, il était écrit en réalité que 620 réfugiés (au prix de 33,50 euros par tête et par jour) étaient confiés à «Protection Civile Monteleone, anciennement société de pêche de Fisa». Mais la continuité est assurée, et le président reste le même : l'association créée pour s'occuper du championnat italien de pêche à la carpe et de la coupe d'Italie de pêche à la truite a en charge des Soudanais et des Sénégalais. Ça en vaut la peine : 620 réfugiés à 33,50 euros chacun, cela signifie encaisser 20 770 euros par jour, c'est-à-dire 623 100 euros par mois. Quelle entreprise pourrait facturer autant dans cette région ?

De fait, la société de pêche, après avoir remporté l'appel d'offre, a annoncé 15 embauches. Elle est passée de 0 à 15 salariés. «Une ville fantôme comme Vibo Valentina n 'aurait jamais imaginé avoir un ballon d'oxygène grâce aux bateaux apparus à l'horizon» écrit Frederico Fubini sur le «Corriere della Serra». Et il raconte comment fonctionne le business : une partie des immigrés confiés à l'association est placée dans le village touristique Torre Sant'Irene, qui garantit la prise en charge complète, gîte et nourriture, pour 25 € par jour et par tête. La différence entre les 33,50 euros de la préfecture et les 25 € de dépenses dédiées au réfugiés, soit 8,5 euros, va dans la poche de l'association. Multipliez par 620, vous aurez le gain net des anciens pêcheurs de truites : 5000 euros par jour. N'est-ce pas une «pêche miraculeuse» ?

 

Notes de traduction

On trouve parfois un personnage «indagato dalla Procura». Indagare qc signifie enquêter sur qqchse. L'équivalent en France : Le procureur s'est saisi de l'affaire. Il n'existe pas une expression simple correspondante ; «mis en examen» est trop fort à ce niveau. Il semble que «indagare» signifie préparer la mise en examen. Par exemple en France, on a «indagato» François Fillon quelques mois avant de décider de sa mise en examen.

On trouve : appalto, bando della Prefettura, etc.... il y a probablement un sens juridique précis à ces termes, mais il semble qu'ils soient utilisés dans un sens général, comme, en France, pour les non initiés, il n'y a aucune différence entre «consultation» et «appel d'offre» : je traduis donc assez librement, en fonction du contexte et pour rester dans les règles d'écriture françaises : éviter les répétitions, mot long derrière le mot court...

De même, on trouve, pour désigner la même notion, les mots «stranieri, progughi, immigranti » que je traduis également par «étrangers, réfugiés, immigrés» de manière assez libre.

Page 10 : «buttarsi sull'Affare Accoglienza» traduit par «se lancer dans l'accueil» car «buttarsi» ne se traduit pas, ici, par «se mettre».

page 16 : «il boccone e ghiotto» (la bouchée est appétissante) traduit par «le gâteau est est appétissant»

page 19 : «Busta paga» n'est pas traduit par «feuille de paye» mais par bulletin d'indemnité, car il s'agit d'un élu municipal.

page 19 : «Il 5 agosto 2015, pero, a havuto....». Le mot «pero» est ici intraduisible. Il signifie «mais» ou «eh bien !» mais ici, en français, ça n'apporte rien. La notion de surprise qu'il sous-entend est traduite par le mot «carrément»

page 21 : traduction la plus proche : «ce n'est pas peu, par rapport aux résidents». En français, c'est moche, d'où la traduction : «ce n'est pas rien eu égard au chiffre de la population local»

page 21 «...regnato incontrastato» : l'expression française la plus proche est «regner sans partage

A éclaircir :
page 19 «basta con questi costi della politica» que j'ai traduit par : «Ca suffit, ces coûts dus à la politique !»

Page 17 : Parioli, est-ce un quartier de Rome ou un village dans la région de Rome ?

Page 21 : le fin de la phrase, sans verbe «e per di piu pure un po nervosetti» est étrange. Je propose de la traduire par «Et de plus, il étaient plutôt nerveux.» qui semble s'accorder avec la suite.

Page 21 : à 11 lignes de la fin, le «perche no», traduit en français, ne rend pas l'idée de profiter de l'occasion. d'où le «pourquoi ne pas en profiter ?»

Page 22 : «una lista infinite di lavori» : en français, on ne dirait pas infini. Plutôt «une liste impressionnante».

page 22, mais pas seulement : «insieme con...» n'a pas d'équivalent en français. Je le traduis généralement par «en partenariat avec...»

page 22 : «testualmente» : «textuellement» est peu utilisé en français.

Page 22 «cosa aspetti» est une forme que je ne connais pas. mot-à-mot : ainsi tu attends. Dans le contexte, elle semble signifier : répondes à l'appel d'offre et vous serez satisfait». Je la traduis par «venez donc nous voir»

Page 23 commence avec une phrase très longue, que j'ai préféré scinder en deux. «movimentazioni merci» : manutention de marchandise, si j'en crois les exemples vus sur le web «determina del comune» : délibération, si j'en crois les exemples vus sur le web

30 octobre 2018

Reac ?

Si j'ouvre ma gueule, on va m'insulter. Mais s'il était encore là, le Capitaine Gérard Delas me dirait sans doute : «si tu la fermes, tu es un salaud». En effet, c'est en ne se rebiffant pas contre l'inadmissible qu'on arrive à la situation actuelle : des «Vérités» premières, révélées par on ne sait qui, et dont la simple mise en doute est déjà présentée comme un délit. Se taire, c'est accepter que la situation s'aggrave, et qu'on glisse petit-à-petit vers un extrémisme digne de Staline et Pol-Pot.

 

Petite provocation gratuite, une réflexion sur la notion de "réactionnaire" qui me rappelle celle de "Goï" ou de "Gadgeot" : c'est un mot utilisé pour désigner l'autre, celui qui est différent et dont, à ce titre, on se méfie. Voir en pièce jointe ce texte qui n'est pas fini et ne le sera probablement jamais. Non que je n'ai pas l'ambition d'aller jusqu'au bout, mais la situation change à chaque seconde, et chaque relecture met en évidence qu'il y a encore quelque-chose à ajouter.

Reac_V5L 

10 juillet 2017

La fin des moteurs à explosion. Une décision explosive.

Son Altesse Philippe Macron Premier, Président de tous le Français a décidé, dans sa grande sagesse, qu'à partir de 2040, on ne vendrait plus ni voiture à essence ni voiture diesel.

 

Les écologistes béats applaudissent, ainsi que la presse lèche-cul. Ce matin, sur France-désinfo, un «expert» a rappellé que le moteur à explosion était une technologie ancienne, datant du 19ème siècle, alors que le moteur électrique est plus moderne.

P5044259

Moteur Peugeot du début du XXeme siècle. Photo Gustave 2013

 

P5044270

Moteur Peugeot du début du XXIème siècle. Photo : Gustave 2013

Sachez-le, le moteur électrique de Barlow (1822) n'était guère performant. Mais le moteur a courant continu de T Davenport a été breveté dès 1837. Y a-t-il un 19ème siècle plus moderne qu'un autre en fonction des préjugés idéologiques ?

 

Roue_de_Barlow

Crédit photo : https://fr.wikipedia.org/wiki/Roue_de_Barlow

DavenportMOTOR

Crédit photo : http://edisontechcenter.org/DavenportThomas.html

 

 

Exit donc le moteur à combustion interne qui pollue nos routes. Mais est-ce écologiquement pertinent ? En ce 7 juillet à 7:30, je n'en sais rien, mais intuitivement, je pense que c'est stupide. Je vais donc creuser un peu la question.

 

Par quelle énergie va-t-on remplacer le carburant ?

 

 

ENERGIE ELECTRIQUE ?

 

Supposons qu'au niveau mondial, on remplace tous les véhicules terrestes à moteur par des véhicules électriques, «toutes choses égales par ailleurs». 

 

Allons-y pour une longue série de calculs. Pour ceux qui veulent les vérifier, du fait des capacités limitées de l'éditeur de texte, la notation scientifique sera sous la forme 456 E3 pour 456 000. «Ex.» pour «10 puissance x» 

 

Moteurs à essence

En 2014, nous avons consommé 92,086 millionsde barils pr jour, soit 1,46E10 litres de pétrole. (1 baril = 159 Litres)

50% de cette consommation est destinée aux transports, soit 7,32E09 litres

 L'énergie thermique fournie est de l'ordre de 2,60E14 kJ calculé sur la base du PCI de l'essence (35 475 kJ par litre) C'est pessimiste, mais la démonstration n'en sera que plus convaincante.

 L'énergie mécanique fournie est donc : 7,79E13 kJ

(je suis optimiste, je prends un rendement de 30%, qui correspond à un excellent moteur)

 

Moteurs électrique

 

Supposons que nous devions fournir la même énergie (7,79E13 kJ)  à partir de moteurs électriques.

 

Un moteur électrique de quelques milliers de Watt possède un excellent rendement, supérieur à 90%. Je prends comme hypothèse : rendement = 95 %

 

L'énergie électrique que doivent fournir les batteries est donc égale à 8,20E13 kJ.

 

Il a fallu charger puis décharger la battterie. J'ai mesuré, concrètement, un rendement de 70% sur un cycle de charge/décharge. Avec une excellente technologie (qui reste à développer) on devrait pouvoir atteindre 80%. L'énergie tirée sur les réseaux électriques publics sera donc égale à 1,03E14 kJ

 

Le réseau de transport dissipe de l'énergie thermique dans les câbles et transformateurs. A creuser, mais c'est surement plus de 2%. L'énergie fournie par les producteurs d'électricité sera donc supérieure à 1,05E14 J. 

 Pour l'instant, on construit plus de capacité de production électrique à partir du charbon qu'à partir des énergies renouvelables. Je reste optimiste, je suppose une centrale au fuel.

 Les très gros moteurs, les grosses turbines, ont un «bon» rendement, de l'ordre de 33 %. L'énergie thermique consommée par les centrales électriques à fuel sera donc supérieure à 3,17E14 J.

 

Avec un PCI de 38080 kJ/L, cela représente 8,32E9 Litres de fuel.

 

Donc, pour éviter de consommer 7,32E09 litres d'essence dans des moteurs de voitures, nous allons consommer 8,32E9 litres de fuel dans des centrales électriques. Nous augmentons la pollution. 

Le même calcul avec un cycle de charge rapide (rendement de l'ordre de 50% au lieu des 80% pris en compte) nous amène carrément à 1,33E10, soit une pollution presque doublée !

Pour «réduire» la pollution, nous allons multiplier par presque 2, l'impact de l'automobile sur la pollution atmosphérique.

 

Conclusion : remplacer les véhicules à essence par des véhicules électriques sur les bases actuelles représente plus qu'un doublement de la consommation de carburant et des conséquences écologiques connexes !

 

L'HYDROGENE

 

Il n'y a pas de ressources en «dihydrogène» sur Terre. Il faut donc le produire. On peut le produire par électrolyse avec un assez bon rendement, mais c'est très lent. Les installations sont donc très volumineuses et nécessitent, comme précédemment, l'utilisation d'énergie électrique, issue à 67,5% de la combustion de combustibles fossiles.

On peut le produire rapidement, mais alors le rendement de la réaction chute très vite par effet Joules. On retrouve ici le problème précédent, aggravé par le très faible rendement de la production du dihydrogène.

 C'est une solution envisageable pour l'avenir, mais elle nécessitera de longs développements. Arriverons nous à un niveau exploitable d'ici 2040 ? La question reste posée, la réponse dépend de tellement de facteurs qu'il serait imprudent de compter là-dessus. 

 

ENERGIES RENOUVELABLES

 Bien évidemment, on va me rétorquer : «Y'A KA utiliser les énergies renouvelables». Et je suis à 100% d'accord avec cette remarque. Mais combien de temps faudra-t-il pour passer de 67,5% de la production mondiale d'électricité à base d'énergie fossile à 0 % ? Je doute qu'on y arrive dans les 23 ans à venir. Il ne suffit pas d'un décret de notre Président Soleil. Il faut identifier les ressources, localement, mettre en place les moyens, qui ne sont pas sans effet sur l'environnement (voyez l'enthousiasme avec lequel certains écologistes se battent localement contre les éoliennes que d'autres écologistes voudraient multiplier à l'envi !). Ce sera très long et très coûteux. Certes, sans volonté politique ce sera encore plus long et encore plus coûteux. Mais la volonté politique de philippe Macron 1er ne suffira pas, d'autant que dans cinq ans, il n'est pas sût d'être réélu.

 

LA REDUCTION DE L'UTILISATION DES VEHICULES INDIVIDUELS

C'est là qu'est le piège ! Car le seul moyen de permettre ce passage au tout électrique sans pour autant augmenter la pollution sera de réduire drastiquement l'usage des véhicules personnels. Et ça, personne ne va vous le dire en face, car c'est une machine à perdre les élections au moins aussi efficace que la réforme des retraites. Si on divise par quatre le nombre de kilomètres parcourus par les véhicules individuels tout en augmentant autant que faire se peut la part des énergies renouvelables, on arrivera effectivement à réduire la pollution due aux transports.

Mais pourra-t-on obtenir cette réduction sans passser par des mesures contraignantes auxquelles les Français sont viscéralement réfractaires ? Quid de la desserte des campagnes ? Pourra-t-on obtenir cette réduction au niveau mondial pour qu'elle ait une efficacité réelle ?

 

UNE NOUVELLE CATASTROPHE S'ANNONCE

 Cette décision m'en rappelle tant d'autres... Il y a des choix qui ne sont pas possibles dans le milieu limité des frontières nationales. Tout les handicaps que nous imposons à nos entreprises, à notre population, s'accumulent aux dépens de la compétitivité des entreprises, aux dépens du pouvoir d'achat de leurs salariés. Une telle mesure ne peut être prise sans trop de conséquence qu'au niveau mondial, ou, tout au moins, au niveau des pays du G20. Faute de quoi, nous allons au carton.

Retour au sommaire

 

 

18 mars 2017

Intercommunalité et loi NOTRe

Je cite :

"Les élus ruraux sont courageux et investis (...) ils ont à cœur de développer leur village, de conserver des services publics, des commerces de proximité (...) de faire perdurer leur école. (Les communes rurales) sont en permanence bousculées par les réformes territoriales (...) notamment la loi (...) NOTRe. (....) (Elles) se retrouvent aujourd'hui noyées ou isolées dans une intercommunalité aux frontières larges et où leur voix n'est pas audible. (...) La ruralité a fait la force et le socle de notre pays, elle est le creuset de nos traditions. (...) Il est crucial de mener une politique de long terme et de stabiliser l'organisation des territoires.  Un aménagement équilibré doit également passer par un niveau de dotation suffisant, afin de permettre à ces communes d'investir, de se développer et de s'adapter aux enjeux actuels et futurs"

Signé : Xavier Berttrand (Président LR du Conseil Régional des Hauts-de-France) et Jean-François Rapin, sénateur LR du Pas de Calais

2010 04Les MoulinsMP

 

 

De mon poste d'élu d'une petite commune, délégué aux finances, j'ai depuis quelques temps l'impression, ou plutôt la certitude que certains, à très haut niveau, ont programmé la mort des petites communes. La France aux 36000 Communes est une abomination à leurs yeux, et ils veulent s'aligner sur le modèle allemand, qu'ils ne connaissent pas.

Oui, les communes allemandes sont immenses par rapport aux communes françaises. Oui, les communes allemandes coûtent moins cher que les communes françaises. En revanche, les communes allemandes sont loin d'offrir à leur population la qualité de service des communes françaises. J'ai vu de près dans la commune (Gemeinde)  de Werneck (Landkreis : SW, Schweinfurt) à quel point les villages reculés peuvent être maltraités : aucun service public, routes infréquentables, aucune signalisation routière pour se rendre à Vasbühl... Pour aller de Vasbühl à Werneck, en vélo, nous avons pris des routes dans un état inimaginable en France. Aujourd'hui, à la sortie de l'hiver, les routes de Marthod sont en bien meilleur état que celles de Vasbühl au mois d'août. C'est cela le système allemand que nos penseurs veulent nous imposer.

J'ai vu à Vasbühl un village dortoir mal désservi car Werneck s'en fout. Demain, quand nos technocrates auront réussi à tuer nos petites communes, Marthod sera un village dortoir car il n'intéressera pas les élus albertvillois. Et si je suis aujourd'hui élu à Marthod, c'est justement parce que je ne veux pas en arriver là.

Alors, au risque de "trahir" la neutralité qui est la mienne en tant qu'élu de Marthod, je dis: MERCI messieur Bertrand et Rapin.

Soyez actifs au sein de votre mouvement afin de faire avancer vos idées ! Ma commune souffre des baisses de dotations successives (130 000 € de perdus en deux ans, soit 65% de sa capacité d'investissement), elle est loin d'être la seule, comme nous l'a confirmé récemment l'ASADAC, et sans un retournement de situation, elle est condamnée à court terme !

Vous êtes notre dernier espoir, et en grande partie à cause de vous, je vais voter pour "Les Républicains" aux prochaines législatives, comme aux présidentielles.

 

Retour au sommaire

 

27 février 2017

Climat de guerre civile

Monsieur Fillon a parlé de climat de guerre civile. Bien évidemment, les bobos du XVème arrondissement ne le ressentent pas. A leurs yeux, c'est juste pour détourner l'attention des "affaires" qui n'intéressent que les naIfs et les gens de gauche.
L'ennui, c'est que ce climat de guerre civile est une réalité pour beaucoup de Français.

135597-une-violences-urbaines-jpg_45427_660x281

source : Le Point

Les habitants de Nantes, en avril 2016, ont eu le sentiment d'être agressé et ont parlé de guerre civile : Témoignage sur youtube. Ce n'est pas M. Fillon qui en a parlé. Plus tard, en septembre, Alain Juppé parlait aussi de guerre civile (source : atlantico). Les émeutes à Bobigny, ce n'est pas Fillon qui leur a donné ce climat de guerre civile (voir la video de Français de souche). Même l'Express a parlé de climat de Guerre civile. Pourquoi taper sur Fillon ? Les voitures qui brûlent, la violence gratuite, ce n'est pas Fillon qui les a créées ! 

des-policiers-sont-postes-a-proximite-de-vehicules-incendies-le-28-octobre-2005-a-clichy-sous-bois_5451571

photo piquée à l'adresse : 

 http://by-jipp.blogspot.fr/2016/07/violences-urbaines-le-jour-dapres.html

et cela ne concerne pas que Paris. Grenoble, Varennes, Mâcon : c'est bien toute la France qui est concernée.

Madame Vallaut Belkacem, après avoir démolli le collège, se sent pousser des ailes. Elle veut mettre sa capacité destructrice au service des calomnies antii-Fillon. Quand on a atteint le niveau de nullité et d'incompétence qui est le sien, la moindre des choses, c'est d'avoir la décence de se taire et de se faire oublier ! C'est un prof de collège écœuré qui vous le dit. Celle-là, plus vite elle tombera dans l'oubli, et plus vite le moral des Français pourra remonter.

 

Retour au sommaire

 

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 > >>
Débattons en paix
Publicité
Archives
Publicité