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Débattons en paix
10 juillet 2017

La fin des moteurs à explosion. Une décision explosive.

Son Altesse Philippe Macron Premier, Président de tous le Français a décidé, dans sa grande sagesse, qu'à partir de 2040, on ne vendrait plus ni voiture à essence ni voiture diesel.

 

Les écologistes béats applaudissent, ainsi que la presse lèche-cul. Ce matin, sur France-désinfo, un «expert» a rappellé que le moteur à explosion était une technologie ancienne, datant du 19ème siècle, alors que le moteur électrique est plus moderne.

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Moteur Peugeot du début du XXeme siècle. Photo Gustave 2013

 

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Moteur Peugeot du début du XXIème siècle. Photo : Gustave 2013

Sachez-le, le moteur électrique de Barlow (1822) n'était guère performant. Mais le moteur a courant continu de T Davenport a été breveté dès 1837. Y a-t-il un 19ème siècle plus moderne qu'un autre en fonction des préjugés idéologiques ?

 

Roue_de_Barlow

Crédit photo : https://fr.wikipedia.org/wiki/Roue_de_Barlow

DavenportMOTOR

Crédit photo : http://edisontechcenter.org/DavenportThomas.html

 

 

Exit donc le moteur à combustion interne qui pollue nos routes. Mais est-ce écologiquement pertinent ? En ce 7 juillet à 7:30, je n'en sais rien, mais intuitivement, je pense que c'est stupide. Je vais donc creuser un peu la question.

 

Par quelle énergie va-t-on remplacer le carburant ?

 

 

ENERGIE ELECTRIQUE ?

 

Supposons qu'au niveau mondial, on remplace tous les véhicules terrestes à moteur par des véhicules électriques, «toutes choses égales par ailleurs». 

 

Allons-y pour une longue série de calculs. Pour ceux qui veulent les vérifier, du fait des capacités limitées de l'éditeur de texte, la notation scientifique sera sous la forme 456 E3 pour 456 000. «Ex.» pour «10 puissance x» 

 

Moteurs à essence

En 2014, nous avons consommé 92,086 millionsde barils pr jour, soit 1,46E10 litres de pétrole. (1 baril = 159 Litres)

50% de cette consommation est destinée aux transports, soit 7,32E09 litres

 L'énergie thermique fournie est de l'ordre de 2,60E14 kJ calculé sur la base du PCI de l'essence (35 475 kJ par litre) C'est pessimiste, mais la démonstration n'en sera que plus convaincante.

 L'énergie mécanique fournie est donc : 7,79E13 kJ

(je suis optimiste, je prends un rendement de 30%, qui correspond à un excellent moteur)

 

Moteurs électrique

 

Supposons que nous devions fournir la même énergie (7,79E13 kJ)  à partir de moteurs électriques.

 

Un moteur électrique de quelques milliers de Watt possède un excellent rendement, supérieur à 90%. Je prends comme hypothèse : rendement = 95 %

 

L'énergie électrique que doivent fournir les batteries est donc égale à 8,20E13 kJ.

 

Il a fallu charger puis décharger la battterie. J'ai mesuré, concrètement, un rendement de 70% sur un cycle de charge/décharge. Avec une excellente technologie (qui reste à développer) on devrait pouvoir atteindre 80%. L'énergie tirée sur les réseaux électriques publics sera donc égale à 1,03E14 kJ

 

Le réseau de transport dissipe de l'énergie thermique dans les câbles et transformateurs. A creuser, mais c'est surement plus de 2%. L'énergie fournie par les producteurs d'électricité sera donc supérieure à 1,05E14 J. 

 Pour l'instant, on construit plus de capacité de production électrique à partir du charbon qu'à partir des énergies renouvelables. Je reste optimiste, je suppose une centrale au fuel.

 Les très gros moteurs, les grosses turbines, ont un «bon» rendement, de l'ordre de 33 %. L'énergie thermique consommée par les centrales électriques à fuel sera donc supérieure à 3,17E14 J.

 

Avec un PCI de 38080 kJ/L, cela représente 8,32E9 Litres de fuel.

 

Donc, pour éviter de consommer 7,32E09 litres d'essence dans des moteurs de voitures, nous allons consommer 8,32E9 litres de fuel dans des centrales électriques. Nous augmentons la pollution. 

Le même calcul avec un cycle de charge rapide (rendement de l'ordre de 50% au lieu des 80% pris en compte) nous amène carrément à 1,33E10, soit une pollution presque doublée !

Pour «réduire» la pollution, nous allons multiplier par presque 2, l'impact de l'automobile sur la pollution atmosphérique.

 

Conclusion : remplacer les véhicules à essence par des véhicules électriques sur les bases actuelles représente plus qu'un doublement de la consommation de carburant et des conséquences écologiques connexes !

 

L'HYDROGENE

 

Il n'y a pas de ressources en «dihydrogène» sur Terre. Il faut donc le produire. On peut le produire par électrolyse avec un assez bon rendement, mais c'est très lent. Les installations sont donc très volumineuses et nécessitent, comme précédemment, l'utilisation d'énergie électrique, issue à 67,5% de la combustion de combustibles fossiles.

On peut le produire rapidement, mais alors le rendement de la réaction chute très vite par effet Joules. On retrouve ici le problème précédent, aggravé par le très faible rendement de la production du dihydrogène.

 C'est une solution envisageable pour l'avenir, mais elle nécessitera de longs développements. Arriverons nous à un niveau exploitable d'ici 2040 ? La question reste posée, la réponse dépend de tellement de facteurs qu'il serait imprudent de compter là-dessus. 

 

ENERGIES RENOUVELABLES

 Bien évidemment, on va me rétorquer : «Y'A KA utiliser les énergies renouvelables». Et je suis à 100% d'accord avec cette remarque. Mais combien de temps faudra-t-il pour passer de 67,5% de la production mondiale d'électricité à base d'énergie fossile à 0 % ? Je doute qu'on y arrive dans les 23 ans à venir. Il ne suffit pas d'un décret de notre Président Soleil. Il faut identifier les ressources, localement, mettre en place les moyens, qui ne sont pas sans effet sur l'environnement (voyez l'enthousiasme avec lequel certains écologistes se battent localement contre les éoliennes que d'autres écologistes voudraient multiplier à l'envi !). Ce sera très long et très coûteux. Certes, sans volonté politique ce sera encore plus long et encore plus coûteux. Mais la volonté politique de philippe Macron 1er ne suffira pas, d'autant que dans cinq ans, il n'est pas sût d'être réélu.

 

LA REDUCTION DE L'UTILISATION DES VEHICULES INDIVIDUELS

C'est là qu'est le piège ! Car le seul moyen de permettre ce passage au tout électrique sans pour autant augmenter la pollution sera de réduire drastiquement l'usage des véhicules personnels. Et ça, personne ne va vous le dire en face, car c'est une machine à perdre les élections au moins aussi efficace que la réforme des retraites. Si on divise par quatre le nombre de kilomètres parcourus par les véhicules individuels tout en augmentant autant que faire se peut la part des énergies renouvelables, on arrivera effectivement à réduire la pollution due aux transports.

Mais pourra-t-on obtenir cette réduction sans passser par des mesures contraignantes auxquelles les Français sont viscéralement réfractaires ? Quid de la desserte des campagnes ? Pourra-t-on obtenir cette réduction au niveau mondial pour qu'elle ait une efficacité réelle ?

 

UNE NOUVELLE CATASTROPHE S'ANNONCE

 Cette décision m'en rappelle tant d'autres... Il y a des choix qui ne sont pas possibles dans le milieu limité des frontières nationales. Tout les handicaps que nous imposons à nos entreprises, à notre population, s'accumulent aux dépens de la compétitivité des entreprises, aux dépens du pouvoir d'achat de leurs salariés. Une telle mesure ne peut être prise sans trop de conséquence qu'au niveau mondial, ou, tout au moins, au niveau des pays du G20. Faute de quoi, nous allons au carton.

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