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Débattons en paix
5 juin 2012

Le prix du fuel

Depuis que j'achète du fuel pour mon chauffage, je m'intéresse à l'évolution de son prix. Je le consulte sur le site du ministère de l'industrie.

Le résultat, sur le long terme, est assez inquiétant :

2008_2012_fuel

La tendance générale : Même si la crise de 2008 a entrainé un effondrement des cours, la remontée semble inexorable et les 120 € pour 100 L seront vraisemblablement pour fin 2012 ou début 2013. C'est historique, les 100 € n'avaient jamais été longtemps dépassés jusqu'à présent. La hausse que nous voyons n'est pas conjoncturelle, comme celle qui avait suivi la tempête Katrina en 2005, et qui s'était anormalement poursuivie par des cours élevés pendant des années. Je suppose que les négociants d'alors, ne voyant pas la consommation baisser, ont maintenu leurs cours artificiellement élevés jusqu'à ce que la baisse vienne naturellement (crise de 2008).

Aujourd'hui, nous sommes dans la hausse régulière, malgré les conséquences sur la consommation. Je parierais gros sur la durée du phénomène, si j'en avais les moyens.

Les variations saisonnières

Entre 2005 et 2009, les variations saisonnières n'existaient plus : la baisse de 2008 s'est poursuivie dans l'hiver, à la période habituelle de hausse. Auparavant, on a eu des périodes de hausses continues en été... (qui n'apparaissent pas sur mon graphe, mais j'ai en mémoire l'année 2006 où, de mars à septembre, j'attendais la baisse, et quand j'ai dû faire le plein de ma cuve archi vide, à l'automne, les cours ont commencé à chuter, pour atteindre le minimum en janvier !). A mon avis de non expert, les variations saisonnières n'existaient plus car les cours étaient maintenus artificiellement hauts par des considération trop éloignées des mécanismes naturels d'offre et de demande. Aujourd'hui, les cours ont retrouvé leur variabilité saisonnière normale : ceci semble confirmer qu'ils correspondent à une réalité économique. Et donc que les 120 € pourraient être atteints rapidement.

Que peut faire le gouvernement ?

Le gouvernement n'est pas tout puissant en la matière. Face à une hausse prévisible, il n'a que peu de marge :

- le blocage des prix : facile à annoncer, difficile à mettre en œuvre. Comment bloquer le prix du fuel, quand le prix de pétrole augmente ? Qui assume le différentiel ? Si les pétroliers sont mis à contribution, le jour où leur marge descend en dessous du seuil vital (on en est encore loin, rassurez vous) que feront-ils ? Les petits distributeurs survivent à peine, les gros font une marge quasi nulle pour ferrer leurs clients (grandes surfaces) et ne pourront pas la réduire, sous peine d'illégalité (la vente à perte est interdite en France). Donc, c'est faisable mais les conséquences sont graves : disparition probable de nombreux petits distributeurs (donc hausse du chômage), raréfaction de la ressource si personne n'a plus intérêt à approvisionner le consommateur en carburant.

- la baisse des taxes. Je suis pour. L'état prélève plus de 50% du prix de vente du carburant alors qu'il ne fait rien pour aider à la prospection, à l'exploitation, ni à la distribution. Si l'état réduit son prélèvement, cela ne nuira ni à la recherche pétrolière (long terme), ni aux petits distributeurs (court terme) et permettra effectivement une baisse des prix à la vente. Mais quand on a fait un paquet de promesses couteuses, comme Monsieur Hollande, réduire une recette de l'état doit être particulièrement difficile.

 

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