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Débattons en paix
1 juillet 2014

L'Evaluation dans l'Éducation nationale : idéologie encore et toujours !

"Notes sanctions", "sélection par l'échec"... Les notes sont aujourd'hui l'objet de toutes les interprétations de la part de nos dirigeants.

Comme prof, je ne me pose pas autant de questions... C'est si simple : Le programme me dit que mes élèves doivent maîtriser un certain nombre de notions, de savoir-faire, acquérir un certain nombre de compétences. 

J'évalue mes élèves et le résultat est : ici, vous maîtrisez 30 % des compétences attendues, là, vous maîtrisez 80 %. On ne l'exprime pas en pour cent, mais en "pour vingt". 30%, c'est 6/20 et 80 %  c'est 16/20.

L'évaluation, on oublie parfois de le dire, est faite à une date donnée. Aujourd'hui, Dylan maîtrise 20 % (4/20) des compétences attendues. Mais rien n'interdit qu'il revienne travailler ce sujet, que je l'y incite fortement. Rien n'interdit que je constate, demain, qu'il maîtrise 90 % de ces compétences. Et je le noterai en conséquence, même trois mois après le contrôle ad hoc.

La note n'est pas un jugement définitif, mais une simple photographie d'une réalité à un instant donné. Elle n'est "traumatisante" que par ceux qui accepte d'être "traumatisés".

thermometre-montagne-ski-z

crédit photo : objet-tendance.com

Ce qui est grave ici, c'est l'intention qui est derrière. La note mesure une température. Cette température baisse, on ne sait plus comment la faire remonter, alors on nous demande de casser le thermomètre : depuis vingt ans, on nous demandait de fausser la mesure pour masquer le refroidissement, mais les enseignants n'acceptent plus cette politique-là. Alors on nous demandera demain de casser le thermomètre : on pourra à nouveau affirmer que "les jeunes d'aujourd'hui s'en sortent aussi bien et même mieux que ceux d'hier".

En attendant, j'ai corrigé hier des copies de mathématique du Diplôme National du Brevet.

Moyenne : 18/40 pour les copies que j'ai corrigées, un peu moins sur l'ensemble des copies de notre salle (environ 300 copies). Dans leur immense majorité, les élèves ne connaissent pas les propriétés de base, celles dont ont besoin la plupart des artisans. Pour la plupart, ils ne sont pas capables de résoudre un problème simple (combien de plaques d'isolant de dimensions connues pour isoler un toit de dimensions connues). Et si on se posait enfin la question de l'origine de cet échec, alors que nos ancêtres professeurs, avec moins de moyens, arrivaient à expliquer cela efficacement à des élèves de CM2 ?

 
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