Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Débattons en paix
27 décembre 2013

FN : demandez le programme (2ème)

 Continuons notre examen du programme du FN : 

Autorité de l'état Fonction publique

 «Arrêt du processus de Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) et stabilisation de l’organisation administrative de l’Etat dans les territoires durant toute la durée du quinquennat. Les sous-préfectures notamment seront préservées. L’autorité hiérarchique du préfet de région sur le préfet de département sera supprimée.»

 

Pas d'accord. Je partage l'inquiétude du FN concernant les fonctions régaliennes, sacrifiées aujourd'hui par la gauche, après avoir été sérieusement mises à mal par la droite. Mais la réduction des effectifs de la fonction publique, effectifs à maintes fois augmentés pour des raisons politiques (baisse artificielle des chiffres du chômage) sans répondre à un besoin réel, est une nécessité. La fonction publique doit répondre aux nécessité du service public, elle ne doit plus être un chômage déguisé en emploi.

 

«Les ministères devront engager un effort de rationalisation organisationnel et budgétaire dans leur administration centrale. Les inspections générales interministérielles de l’Etat seront en particulier fusionnées en une seule Inspection Générale de l’Etat, qui devra assurer un statut de large autonomie à ses membres». Bien entendu, tout le monde est d'accord, et Sarkozy comme Hollande n'ont pas attendu Marine pour rechercher ce genre d'économie. Il est juste dommage que des mesures claires et simples proposées par exemple par «contribuables associés» soit écartées d'un revers de main pour ne pas déplaire à quelques oligarchies puissantes.

 

«Les collectivités territoriales devront maîtriser leurs effectifs et présenter chaque année au préfet de leur département pour les plus importantes d’entre elles (régions, départements, intercommunalités et communes de plus de 10 000 habitants) un plan impératif de réduction ou de stabilisation de leurs effectifs.».

Pas d'accord. Ceci préjuge que les collectivités territoriales sont toutes en sureffectif. C'est une mesure injustement brutale pour celles qui, ayant été vertueuses jusqu'à ce jour, devront se serrer la ceinture, alors que d'autres tailleront dans le gras.

 

«Parallèlement afin de lutter efficacement contre le chômage des séniors et assurer un renouvellement de la fonction publique, l’objectif sur le quinquennat sera de réserver 1 embauche sur 3 dans la fonction publique aux plus de 45 ans issus du privé». Non, cela ne sera pas efficace. Comme les entreprises, pour être efficace, la fonction publique doit embaucher en fonction de ses besoins réels. Seules les entreprises créent de l'emploi. Si on veut que les entreprises s'intéressent aux plus de 45 ans, il faut d'abord les aider à être compétitives, c'est à dire arrêter de les charger comme des mulets fiscaux trop dociles.

 

«L’Ecole Nationale d’Administration (ENA) veillera en particulier à recruter des hauts fonctionnaires patriotesOn ne recrute pas des gens sur leurs opinion : c'est la porte ouverte à tous les excès ! On les recrute sur la base de compétences, exclusivement de compétences.

 

Autorité de l'état : IMMIGRATION

 

En préambule de ses proposition, le FN les motive ainsi :

 

«L’immigration est utilisée par les puissances d’argent et le grand patronat pour peser à la baisse sur les salaires et les droits sociaux des travailleurs français. Voulue et sans cesse réclamée par le MEDEF, la Commission européenne et les grands groupes du CAC 40, l’immigration n’est pas un projet humaniste, mais une arme au service du grand capital.»

 

Je pense que ceci est réellement exagéré, même si j'ai effectivement entendu il y a une dizaine d'années un «économiste» expliquer que l'immigration pouvait «éviter des tensions sur les salaires».

 

Autre motivation : «L’immigration représente un coût important pour la communauté nationale, évaluée à 70 milliards d’euros par an par le démographe et économiste Yves-Marie Laulan.» 

Il y a de réels retours positifs, de la création de richesse, de l'exportation consécutifs à l'immigration ; il y a de réels coûts sociaux, sécuritaires, économiques, liés à cette même immigration. Le bilan est-il aussi négatif que l'estime Yves-Marie Laulan ? Je suis incapable d'en juger, et je crois qu'il est à-peu-près impossible de chiffrer le bilan réel de l'immigration en France. D'autres ont évalué que, au contraire, l'immigration est source de richesses pour le pays. Les uns comme les autres affirment gratuitement avoir démontré que leurs préjugés sont des vérités. Aucun ne m'a convaincu. 

 

Dernière motivation : «L’immigration non contrôlée est source de tensions dans une République qui ne parvient plus à assimiler les nouveaux Français. Les ghettos, les conflits inter-ethniques, les revendications communautaires et les provocations politico-religieuses sont les conséquences directes d’une immigration massive qui met à mal notre identité nationale et amène avec elle une islamisation de plus en plus visible, avec son cortège de revendications. Le communautarisme est un poison contre la cohésion nationale.»

Cela me semble très réaliste.

 

Les mesures proposées par rapport à l'immigration :

«Réduction en 5 ans de l’immigration légale de 200 000 entrées par an à 10 000 entrées par an (division par 20), en privilégiant les talents qui permettront le rayonnement de notre pays et l’innovation. Modifications législatives et réglementaires du Code de l’entrée et du séjour des étrangers (CESEDA) en ce sens.»

Je ne sais pas quoi en penser. Oui, bien sûr, il faut se donner les moyens de maîtriser les flux migratoires à destination ou au départ de la France. Faut-il se donner un objectif en terme de chiffre ? Peut-être. Je n'en suis pas convaincu. Ce dont je suis certain, c'est qu'une réelle maîtrise des flux migratoires se traduira effectivement par une réduction du nombre d'entrées en France.

 

«Suppression du regroupement familial» Je comprends bien la motivation de cette proposition. Le regroupement familial, mesure de simple bon sens humain, est régulièrement invoqué pour justifier l'injustifiable, l'arrivée «légale» de quinze ou vingt personnes suite à celle, initialement illégale, d'une seule personne. Il ne faut pas que le regroupement familial puisse être le moyen de contourner les règles fixées par le Peuple de France. Une réforme durcissant les conditions d'exercice de ce droit serait probablement suffisante.

 

«Réduction drastique du nombre de demandeurs d’asile admis à rester en France. Le budget de l’asile représente un coût en progression constante (+27% en 2011, à 376 millions d’euros). La France doit procéder aux révisions constitutionnelles, législatives et réglementaires pour atteindre cet objectif.» Je me déclare incompétent sur ce sujet.

 

«Remise en cause des accords de Schengen sur la libre circulation des personnes : la France reprendra le contrôle de ses frontières.» Je suis personnellement favorable à une mesure qui permettrait aux états, sans demander l'autorisation de l'Europe, de contrôler ses frontières au moins pour permettre le contrôle de la délinquance (par exemple pour lutter contre le retour de délinquants étrangers expulsés avec interdiction de séjour sur le territoire national). En revanche, la libéralisation de la circulation des marchandises dans l'espace européen me semble être une bonne chose, et je ne voudrais pas du retour à la phrase traditionnelle : «vous n'avez rien à déclarer ?» 

 

«Réduire la durée maximale de la carte de séjour de 10 ans actuellement à 3 ans renouvelable avec un strict contrôle des conditions d’obtention». Je me déclare incompétent sur ce sujet.

 

«Renégociation de la Convention européenne des droits de l’homme, et notamment de son article 8 qui est utilisé par les associations de promotion de l’immigration pour accroître l’immigration vers la France.»

Avant d'expliquer ma position là-dessus, il me faut citer cet article 8 : 

«Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance.

  Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique, au bien-être économique du pays, à la défense de l'ordre et à la prévention des infractions pénales, à la protection de la santé ou de la morale, ou à la protection des droits et libertés d'autrui.»

Cet article, positif sur son principe, mais je crains qu'il puisse être assez facilement être détourné. A en croire la littérature sur ce sujet, ce serait souvent le cas en matière d'immigration illégale. Là encore, la suppression pure et simple me semble une absurdité, mais une réécriture plus précise pourrait probablement permettre la défense de la vie privée ET celle de l'intérêt public.

 

«Suppression du droit du sol et réforme en profondeur du code de la nationalité française afin que l’acquisition de la nationalité ne soit plus une simple formalité administrative : être français est un honneur. La naturalisation se mérite et doit être soumise à des conditions strictes de présence paisible et prolongée sur le territoire, en situation légale, de maitrise de la langue française et de preuve d’assimilation. Plus généralement la double nationalité ne sera plus autorisée en dehors des cas de double nationalité avec un autre pays de l’Union européenne ; les personnes concernées seront amenées à choisir entre les deux nationalités.» Pourquoi supprimer la double nationalité ? Un Français reste français même s'il a la nationalité Algérienne ou israelienne. Tant qu'il respecte la France, cela ne gêne personne.

En revanche, le droit du sol est une catastrophe qui gangrène notre pays. Plutôt que d'avoir deux ou trois millions de jeunes «Français» qui méprisent la France et le disent haut et fort, je préfèrerais que ceux-là gardent la nationalité de leurs parents, et que seuls ceux qui en font la demande, par exemple à partir de l'âge de seize ans, obtiennent cette nationalité «automatiquement».

 

«Lutte contre l’immigration clandestine, qui doit être ramenée à zéro. Expulsion systématique de toute personne qui entre ou se maintient illégalement sur le territoire national. Suppression des pompes aspirantes de l’immigration clandestine, telle que l’Aide Médicale d’Etat, réservée aux migrants clandestins.»

D'accord à 99%.  Sur ce sujet, comme sur bien d'autres, je souhaite qu'on établisse un principe de réciprocité. 

 

«Suppression, dans le droit français, de la possibilité de régulariser des clandestins.» NON ! Il y a trop de cas particuliers pour pouvoir accepter une règle aussi inutilement dure.

 

«Les manifestations de clandestins ou de soutien aux clandestins seront interdites.» NON ! La liberté d'expression est un droit fondamental. En revanche, qu'un gouvernement autoritaire profite de telles manifestations pour contrôler des clandestins et expulser ceux qui le méritent : je n'irai pas les défendre !

 

«Le racisme anti-Français comme motivation d’un crime ou d’un délit sera considéré comme une circonstance particulièrement aggravante et alourdira la peine encourue.» Tout à fait d'accord, mais cela doit concerner  toute forme de racisme.

 

«Exécution dans leur pays d’origine des peines d’emprisonnement prononcées contre les étrangers grâce à des accords bilatéraux passés avec les pays dont sont originaires les ressortissants les plus représentés dans les statistiques françaises de la délinquance. Dans tous les cas, rétablissement des expulsions dans leur pays d’origine des étrangers condamnés pénalement.» Simple mesure d'humanité et de bon sens, dont on se demande pourquoi tant de politiques poussent des cris de haine dès qu'on l'évoque. Moi-même, si je devais être condamné à de la prison en ayant commis un délit à l'étranger, je souhaiterais en priorité exécuter cette peine en France, chez moi, près de ma famille et de mes amis, qui pourront donc me rendre visite.

 

 

« Application de la priorité nationale. Les entreprises se verront inciter à prioriser l’emploi, à compétences égales, des personnes ayant la nationalité française. Afin d’inciter les entreprises à respecter cette pratique de priorité nationale, une loi contraindra Pôle Emploi à proposer, toujours à compétences égales, les emplois disponibles aux demandeurs d’emploi français. Les administrations respecteront également ce principe, et la liste des emplois dits « de souveraineté » sera élargie, notamment dans les secteurs régaliens où les professions seront réservées aux personnes ayant la nationalité française. La priorité nationale doit s’appliquer à tous les Français, quelle que soit leur origine. Les étrangers qui travaillent et qui cotisent bénéficieront du fruit normal de leurs cotisations. Les étrangers en situation légale qui ne trouvent pas de travail seront incités à retourner dans leur pays au bout d’un an d’inactivité et leurs cotisations retraites leurs seront restituées sous forme de capital. La priorité nationale s’appliquera également en matière de logement social où, à situation égale, le logement sera d’abord proposé aux personnes ayant la nationalité française. Les allocations familiales seront réservées aux familles dont un parent au moins est français ou européen.»

Là, on est franchement dans l'excès. Aujourd'hui, le problème avec les jeunes immigrés ou issus de l'immigration, c'est d'abord le «délit de sale gueule», et on le sait. Que certains, après avoir cherché avec sérieux et acharnement se mettent à déconner en voyant qu'on ne veut pas d'eux, je ne l'accepte pas, mais il faut aussi entendre l'appel au secours qui se cache derrière leurs conneries.

En revanche, il serait bon, effectivement, d'arrêter de défavoriser les français de souche au profit des étrangers. Exemple vécu : prenez une colocation. Vous avez un poste de TV dans l'appartement. Il y a un Français et trois étrangers. A qui croyez vous que le fisc va demander de payer ?

 

«Instauration d’un grand ministère de l’Intérieur, de l’immigration et de la laïcité afin d’assurer la cohérence et la coordination des politiques publiques dans ces trois domaines. Il publiera, chaque trimestre, les chiffres et statistiques détaillés du nombre de titres de séjour délivrés, du nombre de naturalisations octroyées et du nombre de reconduites à la frontière effectuées.» A quoi cela sert-il ?

 

«Mise en œuvre d’une politique de coopération renforcée, notamment avec les pays d’Afrique. Les aides au développement seront subordonnées à une coopération étroite avec les autorités françaises s’agissant des flux migratoires et des procédures d’expulsion des clandestins vers leur pays d’origine.» Encore une simple mesure de bon sens dont on s'étonne que seul le FN la propose.

 

«Réaffirmation de notre modèle républicain et de ses valeurs contre le multiculturalisme anglo-saxon. L’assimilation, via l’école notamment, doit redevenir la règle, et le communautarisme banni. La France inscrira dans sa Constitution « la République ne reconnaît aucune communauté ».» Y'a qu'à ! Nul ne doute de la volonté politique de la part de Madame Le Pen. En revanche, il est impossible de «bannir le communautarisme», à moins de mettre en place de sévères restrictions à toutes les libertés auxquelles nous sommes attachées : liberté de choisir son lieu de résidence, liberté d'association, liberté d'opinion....

 

 Autorité de l'état : Justice

 

Exposé des motivations : «Il y a en France 8355 magistrats -dont près de 500 en disponibilité- auxquels échoient quelque 4,7 millions d’affaires pénales, 2,6 millions d’affaires civiles ou commerciales ainsi que 9 millions d’amendes. Aussi notre pays compte-t-il 12 magistrats pour 100 000 habitants (50 pour la Slovénie) dont 2,9 procureurs pour 100.000 habitants (20 en Bulgarie). Une justice de pauvre fait des pauvres de justice ! » Si tout cela est vrai, il y a urgence !

 

«Le budget de la Justice sera revalorisé de 25% en cinq ans : il est impératif de donner les moyens à la Justice de ses missions. La France doit rattraper son retard vis-à-vis de ses voisins, comme l’Allemagne et le Royaume-Uni.

 

En conséquence, le nombre de magistrats sera revu à la hausse afin de rendre la Justice plus rapide, et donc plus juste. La France doit viser le ratio de 20 magistrats pour 100 000 habitants en 2017, contre 12 pour 100 000 aujourd’hui.» Nous connaissons tous la situation de saturation de la justice. Se fixer des objectifs ambitieux me semble plutôt positif. Augmenter le 37ème budget de l'État (dixit le FN) de 25% ne devrait pas alourdir sensiblement le budget global. Comment pourrait-on être contre ?

 

«Un vaste plan carcéral sera adopté afin de créer, dans les plus brefs délais, 40 000 nouvelles places de prison. Il s’agit là d’une mesure de bonne administration, d’un impératif humanitaire, mais aussi d’un préalable à toute politique d’application des peines. Avec 40 000 places de prison supplémentaires, la France se placera dans la moyenne européenne.» Si les chiffres cités par le FN sont exacts (64 000 écroués pour 56 000 places), compte-tenu de la possible progression de la délinquance, l'objectif semble réaliste. Mieux vaut quelques places vides dans chaque prison que des prisonniers entassés dans des cellules. On peut aussi éviter des peines de prisons, trouver des peines de substitutions : mais tant qu'on n'a pas trouvé de solution efficace, on se doit de préparer l'avenir.

 

«Faire évoluer la formation et le parcours des magistrats en remplaçant l’Ecole Nationale de la Magistrature par une filière universitaire des carrières judiciaires, formation commune aux avocats et aux magistrats proposant une spécialisation en fin de cursus. Au cours de cette formation, les élèves devront réaliser une série de stages en lien permanent avec le monde judiciaire et le monde carcéral, multipliant les passerelles entre les différents métiers du droitJe n'ai pas compétence pour prendre position. Vu de loin, cela me semble une excellente chose.

 

«Assurer l’application des peines de prison en supprimant les remises automatiques de peine.» Plutôt d'accord. Si on trouve que les peines sont trop lourdes, on réforme le code pénal. Mais la peine prononcée doit être exécutée totalement, sauf remise pour bonne conduite etc...

 

«Redresser le taux d’élucidation des affaires en réformant la garde à vue : la réforme Sarkozy de la garde à vue est un échec selon tous les acteurs du monde judiciaire : elle a entraîné un surcroît de formalisme et un recul de l’efficacité de l’enquête ; le taux d’élucidation est en baisse» Je me déclare incompétent sur ce sujet. 

 

«Garantir l’indépendance et la neutralité de la Magistrature : suppression du droit d’être syndiqué, de la possibilité de s’engager politiquement ou d’être candidat, d’écrire ou de témoigner au sujet d’une quelconque affaire ayant trait à leur fonction. Il est, en effet, intolérable qu’un magistrat puisse raconter son enquête. Elle ne lui appartient pas, elle appartient d’abord à la souffrance des victimes et ensuite à la personne du mis en cause.»

Non ! Qu'un magistrat soit tenu au secret professionnel, oui ; qu'on sanctionne les indiscrétions, oui. Mais un magistrat, comme un policier, un militaire ou un prof est libre d'avoir des opinions et d'agir dans sa vie privée en fonction de ses opinions. 

 

«Réserver un traitement énergique et efficace à la délinquance des mineurs : la responsabilité pénale sera accrue pour tous les mineurs de plus de 13 ans, le traitement des dossiers les concernant sera accéléré et les aides sociales aux parents d’enfants récidivistes seront supprimées, sous réserve de la preuve de leur carence.» Le sujet est délicat et je ne crois pas qu'on puisse le traiter en quatre lignes ! Entre les «petits» utilisés par les «grands» à cause justement de leur irresponsabilité pénale, les très jeunes primo-délinquants, les gamins utilisés par leurs propres parents comme «chouff», voire comme voleur de pointe, il y a mille et une situations différentes. Il n'y a pas une réponse unique. Ce qui est certain, c'est qu'il faut que la puissance publique se donne les moyens de répondre aussi à ces types de délinquance.

 

«Redonner une vraie place à la victime dans le processus judiciaire :

La présence des victimes dans les commissions de décision de remise en liberté conditionnelle sera prévue et obligatoire

L’accent sera porté sur l’application réelle des mesures de réparation

Un corps d’agent d’accompagnement sera créé afin d’accueillir les victimes et de les accompagner tout au long du procès. Les associations subventionnées seront mises à contribution.

La responsabilité personnelle des magistrats en cas d’erreur judiciaire, ou de faute, pourra être engagée, sur le fondement de l’article 1382 du code civil, nonobstant les poursuites disciplinaires. Le droit de la responsabilité des juges sera tiré du corpus jurisprudentiel, élaboré par les juges eux-mêmes, au sujet de la responsabilité des avocats. Cela étant leur œuvre ils ne peuvent que se féliciter de le voir appliquer à leurs propres responsabilités. Afin d’éviter le risque de corporatisme, il faudra transférer au tribunal administratif le soin de juger exceptionnellement ces affaires de responsabilités de magistrats.

Création de tribunaux pénaux de proximité pour traiter les amendes de 5ème catégorie et les délits»

Il y a là-dedans des choses dangereuses : le magistrat doit agir sans pression, sur le seul critère de sa connaissance de l'affaire qu'il juge. Faute de quoi, il relachera demain un coupable, par peur d'être condamné à son tour pour mise en détention arbitraire, ou à l'inverse, emprisonnera un innocent par peur de la sanction, pour avoir laissé courir un danger public.

Tout-à-fait d'accord sur le principe des tribunaux de proximité. Je crains juste que le coût en soit excessif.

 

«Confier à un jury de cour d’assise, après un vrai procès, le soin d’accorder ou pas la libération conditionnelle pour les condamnés à des peines de réclusion criminelle assorties de période de sûreté.»

Pourquoi ? dans quel but ? Mais aussi : pourquoi pas ?

 

«Soumettre la correctionnalisation des affaires criminelles à des conditions strictes.» Je me déclare incompétent sur ce sujet. 

 

«Renforcer le secret de l’instruction notamment en interdisant que le nom du juge en charge de l’affaire soit cité jusqu’à la fin de l’instruction, ce afin de renforcer son indépendance à l’égard de l’opinion publique et de préserver sa sérénité.» Ce n'est pas idiot, mais à l'inverse, la transparence actuelle n'est pas une mauvaise chose non plus.

 

«Organiser un système de nullité de procédure qui n’entraîne la libération d’un accusé qu’à la condition que la nullité soit de nature à porter atteinte à la vérité des faits, à la bonne marche de la manifestation de la vérité.» Là, je serai plutôt très favorable. En revanche, je suppose qu'aucun juriste ne peut accepter une telle proposition.

 

«Organiser le principe de l’inamovibilité des membres du parquet à fin d’assurer leur indépendance.» Je me déclare incompétent sur ce sujet. 

 

 Autorité de l'état : Sécurité

 

«Première des libertés, la sécurité n’est plus assurée dans notre pays. Au-delà des discours et des promesses, la gauche comme la droite sont en échec complet face aux violences, et restent prisonnières de leurs dogmes et choix absurdes : laxisme, victimisation des coupables, désengagement de l’Etat, affaiblissement moral et matériel de nos capacités de maintien de l’ordre.

 

C’est un changement de cap qu’attendent les Français, fondé sur une prise en compte de leurs souffrances et une réponse réelle et déterminée contre les voyous et les délinquants.»

Il est vrai que cette introduction reflète le ressenti de beaucoup.

 

«Stopper les flux migratoires vers la France

 

- La carte de l’insécurité recoupe largement celle de l’immigration : il faut donc agir en amont»

Les faits sont têtus. Ici, le front national ne fait que mettre en exergue un phénomène ancien et bien connu. La solution proposée est-elle la bonne ? On peut aussi dire : les incendiaires se servent tous de briquets ou d'allumettes : stoppons la vente de briquets et d'allumettes, il n'y aura plus d'incendie. Mais les briquets et les allumetters sont d'abod utilisés par des honnêtes gens, très peu par des incendiaires.  De même, si une forte proportion des délinquants vient de l'immigration, une faible proportion des immigrés se tourne vers la délinquance.

 «Politique de tolérance zéro sur l’ensemble du territoire national 

Il convient de mener une répression sévère contre les attaques organisées visant les forces de l’ordre, les secours ou les pompiers. Il faut démanteler les réseaux du banditisme, des « grands frères » et des caïds et exercer une pression policière sur les bassins de criminalité pour reprendre le terrain et développer une vraie politique de renseignements aujourd’hui réservée à la lutte anti-terroriste.»

Comment ne pas être d'accord ?

 

«Mise en place de l’injonction civile, qui signifie l’interdiction prononcée par la Justice de pénétrer dans des territoires définis pendant une certaine période de temps après avoir purgé sa peine. Physiquement écartés des quartiers qu’ils connaissent bien, où ils ont leurs habitudes de trafics, où ils commettent toutes sortes de violences, où ils ont leurs complices de vice, les voyous seront nettement moins en capacité de nuire. Pénétrer dans le territoire interdit signifiera, pour le délinquant, un retour immédiat en prison. Des mesures judiciaires d’interdiction de territoire (sur un département par exemple) devront également être mises en œuvre.»

Là aussi, j'approuve. d'autant plus qu'un ancien délinquant aura moins de difficulté à se réinsérer dans de telles conditions. 

 

«Tolérance zéro contre les violences scolaires 

 Il est nécessaire d’accentuer les peines contre les élèves ou parents d’élèves coupables d’agression verbale ou physique contre un enseignant»

Non, c'est inutile. La loi, depuis 2001 me semble-t-il, est devenu très sévère pour toute agression de la part d'un élève ou d'un parent d'élèves envers un enseignant. Il faut juste l'appliquer et le faire savoir.

 «Rétablissement de la peine de mort ou instauration de la réclusion criminelle à perpétuité réelle»

 L’alternative entre ces deux possibilités pour renforcer notre arsenal pénal, sera proposée aux Français par référendum. La réclusion à perpétuité aurait un caractère définitif et irréversible, le criminel se trouverait sans possibilité de sortir un jour de prison.»

Sujet bien sensible sur lequel, de manière épidermique, j'ai envie de dire que je suis d'accord. Mais, en ce domaine, rien n'est simple.

 «Lutter contre la drogue et les dealers

Il faut refuser toute dépénalisation des drogues et accentuer la répression contre les trafiquants mais aussi contre les consommateurs. On ne démantèlera pas les trafics sans affaiblir la base de la pyramide par des contrôles renforcés aux frontières pour éviter l’importation de stupéfiants sur le territoire national. Les consommateurs de stupéfiants doivent être soumis à une obligation de soins. Il faut faciliter aussi le travail de la police et de la Justice (interception de conversations téléphoniques et de courriels dans le cadre de la lutte contre les stupéfiants, possibilité de rémunération des indicateurs, etc.)»

Il ne me semble pas idiot de chercher à couper l'herbe sous les pieds des traficants en étant effectivement sévère envers les consommateurs.

 «Sanctions renforcées contre les délinquants récidivistes

 «Plus aucune prestation sociale (aides, logements, RSA, etc.) ne doit être versée aux récidivistes délinquants ou criminels justiciables d’une peine de un an de prison ou plus.»

J'aurais envie de dire que je suis pour. En revanche, même face à un multirécidiviste, il est du devoir de la collectivité de donner une nouvelle chance de réinsertion. Faute de quoi, on enfonce les délinquants dans leur «statut», ce qui n'est pas dans l'intérêt de la collectivité, et pas conforme à l'humanisme chrétien à la base de ma philosophie.

 «Reconstitution en cinq ans des effectifs de police et de gendarmerie supprimés depuis 2005

 Les moyens matériels de la police et de la gendarmerie (armes, véhicules, télécommunications,…) doivent être améliorés. Il convient de stopper la fermeture des brigades de gendarmerie et des commissariats de police et de reconstituer en cinq ans les unités EGM et CRS dissoutes.»

Là, il s'agit d'un sujet très technique. Je ne donnerais pas une opinion sans une étude approfondie de la chose.

 «- Mise en place d’une présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre concernant l’exercice de leurs fonctions sur le modèle de la gendarmerie nationale. Les policiers et gendarmes sont trop souvent injustement attaqués et dénigrés en lieu et place des auteurs de méfaits»

OUI ! La présomption d'innocence à laquelle même les plus grands criminels ont droit doit être applicable avant tout aux forces de l'ordre.

 

«- Garantir le statut militaire de la gendarmerie et organiser son retour progressif dans le périmètre du ministère de la Défense» Comme ancien militaire, j'ai envie d'applaudir. Mais est-ce vraiment urile ? A voir avec les premiers concernés, sans toutefois perdre le bénéfice des efforts de rapprochement statutaires et techniques réalisés ces dernières années.

 

«- Les services de renseignements de l’État mèneront des enquêtes sur l’ensemble du territoire national afin d’identifier les prédicateurs religieux défendant des thèses politiques extrémistes susceptibles de porter atteinte à l’ordre public ou de menacer la laïcité.» À mon avis, l'État n'a pas attendu le FN pour mener ce genre d'enquête. L'expulsion de quelques imams extrémistes ne doit rien au hasard.

 

«- Aggraver les peines pour les personnes coupables de violences verbales ou physiques contre un représentant de l’autorité de l’Etat et mettre en place une amende forfaitaire contraventionnelle de 1500 euros pour les outrages à agents de la force publique.»

 - Doubler les effectifs des brigades anti-criminalité. Mettre des policiers en civils dans la rue pour lutter contre l’insécurité et non contre le sentiment d’insécurité.

 - Consolider la sécurité civile et notamment garantir le statut des sapeurs pompiers volontaires menacé par l’Union européenne»

Pas de quoi fouetter un chat. Rien d'extrémiste ni de révolutionnaire ?

 

En résumé, à ce stade, je me méfierais un peu pluys du FN qu'après ma première analyse. Il a un côté excessivement dirigiste et de gauche qui me déplaît profondément : par rapport aux collectivités territoriales, il veut aller dans le même sens que nos dirigenats actuels, mais en pire ; il veut  faire de l'emploi public pour lutter contre le chômage ; comme Hollande, il présente le "grand capital" comme un ennemi. c 'est une inutile et démagogique désignation d'un bouc-émissaire que personne n'osera défendre (sauf moi ?) ; comme Taubira, il veut faire interdire les manifestations de ses opposants ; comme Mélenchon il propose des mesures vagues ("bannir les communautarismes") qui ne seront applicables qu'avec de sévères mesures de restriction des libertés. Si demain les Français votaient massivement pour le FN, il pourrait légitimement prendre ces mesures non annoncées mais implicitement contenues dans de telles propositions.

 

 Retour au sommaire

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Débattons en paix
Publicité
Archives
Publicité