Réforme fiscale : il y a urgence !

Il y a urgence. Les petis commerces s'enlisent, les artisans sont à la peine, seuls s'en sortent les importateurs, les grandes enseignes qui n'hésitent pas à acheter en Chine ou au Viet-Nam au plus bas prix, des produits de basse qualité bien joliment emballés pour tromper l'acheteur fauché !

Photo : nation Presse info

Les salaires d'aujourd'hui plus bas que ceux d'il ya dix ans, sont dus à cette politique délétère des grandes enseignes de distributions qui gagnent ainsi sur tous les tableaux : la France appauvrie vient acheter chez elle les produits bas de gamme et bon marché qui restent les seuls accessibles à ses revenus étriqués. Les petits commerçants perdent leurs fournisseurs nationaux qui font faillite les uns après les autres. On voit bien que cela ne pourra guère marcher bien longtemps : Quand tous les produits manufacturés viendront de l'étranger, qui payera les maigres salaires avec lesquels la France exsangue ira faire ses courses au supermarché ?

Il y a urgence. L'effondrement de la production nationale au profit des importations est contagieuse. Au début, l'Europe a perdu sa capacité à fabriquer des appareils photographiques. Puis le textile a suivi. L'automobile est en chute libre au profit des marques asisatiques. Maintenant l'outillage et l'électroménager se meurent. Par effet direct, nos aciéries, nos fonderies, nos usines d'électronique sont à l'agonie. Demain, les moyens de transport haut de gamme vont suivre. Que nous restera-t-il ?

Crédit photo : Jean-David CIOT

Les services n'absorberont pas les millions de chômeurs qui s'apprêtent à rejoindre le pôle Emploi. Personne ne pourra se les payer !

Il y a urgence. Monsieur Ayrault nous parle de remise à plat de la fiscalité : nous en rêvons tous depuis si longtemps ! Comment ne pas être d'accord ?

L'ennui, c'est que Monsieur Ayrault n'a aucune compétence, aucune capacité pour agir efficacement.

Pour agir efficacement, il faut d'abord négocier avec les entreprises. Avec TOUTES les entreprises. Comprendre où sont les possibilités de rebond à court terme et à moyen terme. Inventer une fiscalité qui cesse de torpiller dans l'œuf toute véléité de produire en France. Inventer une fiscalité qui incite à distribuer de la qualité, et non du "pouvoir d'achat". Le vrai pouvoir d'achat, c'est la vitalité de l'économie qui permet au salarié qui s'estime mal payé de changer d'entreprise. Ce n'est pas la concurrence déloyale qui offre provisoirement des bas prix pour tuer le producteur en France.

Négocier avec les entreprises, cela veut dire aussi renoncer au dogmatisme, à la démagogie. Monsieur Ayrault a fait preuve en la matière à son incapacité totale à mener cette réforme fiscale dont l'urgence est vitale pour notre pays.

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