Rançon ou pas rançon ? Débat indécent !

Quatre otages d'AQMI ont été libérés. Qui ne peut s'en réjouir ?

Le gouvernement a fait son boulot, et, pour une fois, il l'a bien fait. MERCI et BRAVO !

photo : Europe 1.fr

Mais il y aura toujours des râleurs, des fouille-merde. Là, en l'occurrence, ils veulent savoir, et surtout vendre l'information : y a-t-il eu versement d'une rançon ?

Si j'ai bonne mémoire, depuis Poniatowski (1974, près de quarante ans), la France se bat contre tout paiement de rançon. Cette attitude n'est pas une position de principe irréfléchie. Souvenez-vous, dans les années soixante-dix, la recrudescence des enlèvements contre rançon... Le Gouvernement de M. Giscard-d'Estaing, (à moins que ce ne soit Pompidou, peu de temps avant ?) craignant une dérive à la calabraise, avait clamé haut et fort qu'il n'y aurait plus paiement de rançon. Il a agi en conséquence pour que tous les malfrats du monde le sachent : il est inutile de demander une rançon pour un Français : elle ne serait pas payée.

michel Poniatowski. Crédit photo : L'isle Adam

Anecdote à ce sujet : lors d'un enlèvement, les gangsters avaient accepté que leurs otages soient remplacés par des otages volontaires, qui devaient se présenter à eux juste vêtus de leurs slips. Deux policiers ont ainsi pris la place des otages. Une fois dans la place, des armes leur ont été jetées par la fenêtre, ils ont descendu les preneurs d'otage. Bien médiatisée, cette affaire a probablement contribué à la crédibilité de Michel Poniatowski !

Ainsi, Giscard et Ponia ont mis un frein à la vague d'enlèvements qui montait alors. Depuis, il y a eu d'autres affaires d'otage. Peut-être que dans certaines d'entre elles, il y a eu versement de rançon. Mais toujours dans le SECRET le plus total. Car s'il faut faire des pieds et des mains pour libérer des otages, il ne faut pas laisser croire à des salopards tentés par l'aventure qu'ils se feront de l'argent facilement en prenant des otages français.

Dans ce cadre, je trouve indécente et malsaine la controverse actuelle. Ce qui compte, ce n'est pas de savoir si, oui ou non, il a fallu en passer par le paiement d'une rançon. Ce qui compte, c'est de ne pas en faire la publicité, de ne pas en parler ! Tous ces gens qui, sous prétexte de "manifestation de la vérité" veulent dire tout ce qu'ils savent, sont en train de rassurer les futurs preneurs d'otages. Doit-on les en remercier ?

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